Les magistrats s’agitent ! Ne touchez pas à l’indépendance de la Justice avertit le ministre. Le message est clair : que chacun fasse son travail et les vaches seront bien gardées. Elle a sans doute raison mais l’autre son de cloche est que les magistrats subissent trop d’interventions de hauts responsables de l’Etat au point d’en avoir ras-le-bol. « L’indépendance », est donc un bien grand mot qui ne serait finalement que galvaudée. Les attaches sont bien réelles à travers le conseil de la magistrature. L’indépendance n’est valable que lorsque le juge ose manifester son intime conviction lors de ses conclusions ou réquisitions orales sinon comme tous les magistrats du ministère public, il est soumis à la subordination hiérarchique. On comprend dès lors que celui qui tire les ficelles n’est pas forcément celui qui est en robe. Dans d’autres pays pour vraiment consacrer l’indépendance de la Justice, ils ont coupé le cordon ombilical qui lie le Parquet à sa tutelle au Gouvernement.
De vrais problèmes
La réforme de la Justice pour renforcer l’Etat de droit est en bonne voie. Lentement mais sûrement, affirme-t-on dans les coulisses. Bien qu’une certaine discrétion prévale, en quoi consiste-t-elle réellement ? On en attend cependant des résultats dans le milieu, tels que « l’accélération de la procédure judiciaire, la lutte contre la corruption et la surpopulation carcérale ». De vrais problèmes, il est vrai, auxquels il faut en rajouter d’autres dont le plus important, la recherche d’une indépendance véritable pour que la confiance des justiciables, ou ce qu’il en reste, puisse se renforcer sur de nouvelles bases envers la Justice. En effet, il est terrifiant de voir que la méfiance et la colère conduisent parfois des gens à commettre des actes illégaux à travers la justice populaire. La coopération avec la France accompagne cette réforme de la Justice à travers l’Agence Française d’Expertise Technique Internationale (AFETI). Celle-ci a pour mission principale d’accroître les capacités de mobilisation de l’expertise à l’international, afin de mieux répondre aux besoins du pays en matière de politiques publiques dans tous les secteurs d’aménagement des réformes, et de transfert de compétences et de formation. Le PNUD aussi soutient depuis quelques années cette réforme. Une chose est sûre, la Justice a besoin de se regarder dans un miroir. Pour mieux voir ses forces et ses faiblesses, ses qualités et ses défauts. L’Etat de droit et la gouvernance dépend énormément de la Justice. Il est important que la réforme réussisse pour que la Justice redore son blason et donne au public une meilleure image que celle de corrompue qui résulte du récent sondage Afrobaromètre de Transparency International. Une image confiante qui consolide l’Etat de droit et la bonne gouvernance.
Zo Rakotoseheno