
Dès son arrivée à Tsimbazaza hier matin, le numéro Un de la Chambre Basse a convoqué dans son bureau les membres de son staff technique.
Fin de session très mouvementée à l’Assemblée nationale. Les rumeurs autour d’un éventuel projet de motion de censure contre le gouvernement Ravelonarivo et un boycott du vote de la Loi de Finances Initiale 2016 commencent à se concrétiser. La question a été évoquée au cours de la réunion à huis clos qui s’est tenue mercredi dernier à Tsimbazaza. Très remontés contre l’Exécutif après le boycott de leur invitation par le ministre de l’Intérieur, Olivier Solonandrasana Mahafaly et les membres de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), les parlementaires ont décidé de mettre en place un comité ad hoc en vue de la concrétisation de ce projet. D’ailleurs, selon des sources proches de la Chambre Basse, si le président Jean Max Rakotomamonjy était réticent au début, désormais il soutient à 100 % l’initiative des députés. Ce qui s’est passé à l’aéroport d’Ivato jeudi dernier est certainement à l’origine de ce revirement. En effet, le numéro Un de la Chambre Basse a dû annuler au dernier moment son voyage alors qu’il devait quitter la Grande Ile jeudi dernier à 17h pour rejoindre la capitale française où il devait diriger une délégation de l’Assemblée nationale pour assister à la Conférence sur le climat (COP21). Selon nos sources, quelques minutes avant l’embarquement, alors qu’il se trouvait dans le salon d’honneur de l’aéroport d’Ivato, Jean Max Rakotomamonjy aurait reçu un appel téléphonique. Au bout du fil, le président de la République, Hery Rajaonarimampianina qui l’aurait ordonné d’annuler son voyage mais de se concentrer plutôt aux travaux qui attendent les députés en cette fin de session. En quelque sorte, le Chef de l’Exécutif a donné un ordre au président de l’Assemblée. Une initiative considérée par bon nombre d’observateurs comme « contraire aux principes de la séparation des pouvoirs ». La question est de savoir pourquoi le Chef de l’Etat n’a pas annulé ses déplacements à l’étranger malgré les critiques acerbes lancés par ses détracteurs et les cris de détresse de la population qui vit dans une pauvreté alarmante.
Comité ad hoc. En tout cas, cette affaire risque d’envenimer encore plus la tension qui existe déjà entre l’Exécutif et l’Assemblée nationale. Hier, Jean Max Rakotomamonjy a dirigé la séance plénière qui s’est déroulée à l’hémicycle. Dès son arrivée à l’hémicycle, le numéro Un de la Chambre Basse a convoqué dans son bureau les membres de son staff technique, en l’occurrence du Secrétaire général et du Directeur de la Législation au niveau de l’Assemblée nationale. Pour l’heure, nous ne disposons d’aucune information sur les tenants et aboutissants de cette réunion. D’après les bruits qui ont couru hier du côté de Tsimbazaza, les députés prévoient de riposter. Le boycott du vote de la loi de Finances et une motion de censure contre le gouvernement seraient fortement envisagés. D’après les informations, le comité ad hoc mis en place spécialement dans le cadre de ce projet serait déjà à pied d’œuvre. Un comité dirigé notamment par les députés Christine Razanamahasoa (MAPAR) et Hanitra Razafimanantsoa (TIM). Histoire à suivre.
Davis R