Le FFM sera remanié. Elle ne sera donc pas dissoute. C’est la précaution et la prudence que le comité d’experts a apparemment pris pour ne pas se séparer de cette institution dans la conjoncture actuelle. Il a présenté au Président de la République l’avant-projet de loi sur la refonte du Conseil de réconciliation malgache (FFM). Un point précis du contenu concentre les débats. Il s’agit de la dotation en matière d’amnistie d’une plénitude de compétence. En d’autres termes, le FFM nouveau prendra en main l’amnistie et ne laissera pas aux juges cette responsabilité dans la mesure où leur mission est limitée à la lecture du droit. Ce sera par conséquent un grand pas que le FFM nouveau aura à franchir.
Personnalités intègres
Il est vrai que les freins au processus de réconciliation nationale sont liés à ce chapitre de l’amnistie. Les avis sont grandement partagés en fonction des différents points de vue et des intérêts politiques en jeu. Une couleur noire peut devenir blanche en fonction des lunettes portées. Le droit et sa rigueur ne s’y retrouvent pas. Devant un cas complexe et difficile politiquement, les juges ne savent plus sur quel pied danser lorsque les arguments convaincants dépassent le cadre de leur compétence. Il arrive par conséquent que sous la pression et les divergences de vues, les décisions prises reflètent deux poids, deux mesures. Au point de manquer de crédibilité réelle. Mais le comité d’experts qui a concocté l’avant projet de loi veut aller plus loin en apportant des solutions idoines aux écueils réels qui font traîner la réconciliation nationale. En effet, le problème de fond semble être une question de rivalité dans le domaine entre le FFKM et le FFM. Le premier est crédité pour son passé réconciliateur. Les années 90. Mais deux décennies après, au regard des résultats, la situation a empiré. Madagascar n’est pas arrivé à sortir la tête hors de l’eau et risque toujours le naufrage. Le FFM quant à lui, est une institution prévue par la Feuille de route de la période de Transition et validée par la Constitution de la Quatrième République. Elle est à l’origine d’actions déterminantes de réconciliation sur le plan sécuritaire. Mais, des problèmes internes ont quelque peu entaché sa réputation. Au point que le Chef de l’Etat ait misé plus sur le FFKM dans le processus de réconciliation. Avec l’avant projet de loi, le FFM est en voie de reprendre du service. Le FFM a des qualités certaines. Parmi ses membres, il y a des « raiamandreny » intègres, respectés pour leur droiture et leur compétence. Mais le tri est nécessaire pour se séparer de l’ivraie qui a terni son image. Il rejoint le souci du comité d’experts de diminuer le nombre des membres de l’institution dont le mandat pourrait être révisé à cinq ans.
Zo Rakotoseheno