L’ancien président est sorti de son mutisme, hier, lors de l’ouverture de la campagne des sénatoriales. Il n’est pas allé par quatre chemins pour dire ce qu’il pense du régime actuel.
L’ancien président Marc Ravalomanana a profité du coup d’envoi de la campagne électorale pour donner son avis sur les affaires nationales. Comme il fallait s’y attendre, c’est le fondateur de l’empire Tiko qui a pris les devants, hier, au Magro Tanjombato, pour donner ses directives aux grands électeurs du TIM mais également aux candidats de ce parti aux sénatoriales. Ce fut également une occasion pour l’ancien président de lancer des piques, à l’endroit du pouvoir central. « Il n’y a pas de stabilité dans le pays, pas de vision et aucune stratégie », a-t-il souligné. Et d’enfoncer le clou, « un état d’esprit marqué par l’égoïsme et l’envie de s’accrocher coûte que coûte au pouvoir ». Soit des critiques virulentes contre le régime.
Dialogue. Marc Ravalomanana a touché un mot aussi de la coupure de courant au sein de l’usine Tiko d’Andranomanelatra ainsi que de sa Résidence sise dans la dite localité. « Il y a probablement de l’argent qui n’a pas été payé. L’usine n’a pas fonctionné depuis 2009. Mon compte bancaire a été gelé. Comment voulez-vous que je puisse payer dans un tel cas ? ». Tout en soulignant au passage qu’un dialogue aurait dû s’établir avant de procéder à une telle coupure. Toujours est-il que la JIRAMA a notamment exigé le paiement d’une partie des arriérés de cette usine d’Andranomanelatra, dont le coût est estimé à 4 milliards d’ariary.
Transparence. Pour en revenir à cette première journée de la campagne électorale du Tim, le fondateur de l’empire Tiko a notamment invité les grands électeurs et les candidats de ce parti aux sénatoriales à ne pas se laisser intimider. Il a ainsi cité le cas de certains élus qui ont été convoqués par le conseil d’Etat. Sans parler de certaines sommes qui pourraient circuler, lors de ces élections. De son côté, Olga Ramalason tête de liste du Tim dans la province d’Antananarivo estime qu’il ne devrait y avoir qu’une seule urne pour toutes les communes issues d’un seul district. Etant donné que les élections se passent au niveau des districts. Elle craint ainsi qu’« il ne pourrait pas y avoir de transparence vu que le secret du vote n’est pas respecté ». Certains politiciens avancent même que ces dispositions ne font qu’avantager les candidats du parti au pouvoir.
Dominique R.
