La Journée internationale de lutte contre la corruption a été marquée hier aux Nations Unies par la signature de la convention des Nations Unies contre la corruption. Résultat de 3 ans d’efforts de 129 pays pour agir contre la corruption au niveau mondial, la convention de l’ONU prévoit l’instauration d’un système efficace d’assistance juridique mutuelle. Ceci devrait faciliter les poursuites judiciaires dans les cas de corruption transfrontaliers. La Convention est révolutionnaire en ce qu’elle inclut pour la première fois dans un instrument juridique international le concept, la description et les procédés en matière de coopération internationale pour le recouvrement des avoirs volés. Elle établit également que les personnes ayant subi des dommages à cause de la corruption ont le droit d’initier une action en justice à l’encontre des responsables.
Forcément des coupables
Madagascar n’est pas en reste et a célébré la journée contre la corruption. Le Premier ministre a affirmé hier la volonté du gouvernement de lutter contre ce fléau. Le Bianco (Bureau indépendant anti-corruption) est déterminé à améliorer ses résultats devant le phénomène. Le récent sondage réalisé par Transparency international et Afrobaromètre fait apparaître que Madagascar figure parmi les pays les plus corrompus des 28 pays d’Afrique de l’enquête. Pour la première fois, les dirigeants d’entreprise sont pointés du doigt. Secteur public et secteur privé, il faut le reconnaître, sont gangrénés par la corruption. La corruption d’entreprise est un sujet de préoccupation majeur au niveau mondial. Une lutte farouche et déterminée à travers des réformes appropriées doit être menée pour que l’économie puisse s’épanouir sainement. Un des grands axes de la convention des Nations Unies contre la corruption est la facilitation des poursuites judiciaires. Ainsi des cas de corruption internationaux scandaleux ont abouti, parce que des procureurs persévérants ont obtenu des résultats après des années d’efforts. La convention prévoit aussi que les fonds transférés à l’étranger par des dirigeants corrompus pourront être restitués aux pays d’où ils ont été pillés et employés pour améliorer le bien-être du peuple. Le Bianco et la Samifin pourront vraiment mettre à profit cette convention des Nations Unies contre la corruption pour dépasser leurs limites. En effet, les maigres résultats de ces organismes ne satisfont pas les attentes du public. On parle depuis longtemps de corruption, de blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite. Il y a donc forcément des coupables. Mais encore faut-il les arrêter, les juger et les punir. Des étapes qui ne sont pas toujours assurées pour moult raisons dont la corruption. Quoi qu’il en soit, la lutte contre la corruption est un des grands défis du pouvoir actuel. Reste à transformer la volonté en actions concrètes.
Zo Rakotoseheno