Les commentaires vont bon train sur les performances du gouvernement. Comme les statistiques ne font apparaître que des réalisations, le gouvernement est crédité d’un pourcentage élevé qui l’honore. Même si la comparaison entre le RRI1 et le RRI2 profite à la première, en quantité de travail fourni, c’est pendant la seconde que le gouvernement a fait beaucoup plus de chantiers. Le grand mérite, preuve d’efficacité que les intervenants successifs ont tenu à souligner, est le nombre d’objectifs fixés et atteints durant la séance de présentation des résultats en présence du Président de la République au Palais d’ Iavoloha.
Critères d’efficacité
Mais selon des avis pertinents, la présentation aurait été plus instructive si l’assistance pouvait avoir une idée des performances de chaque ministère. La généralisation dans la présentation du RRI2 ne l’a pas permise. Il a été impossible de savoir, avec la démarche entreprise, qui est le ministère qui réalise le plus et travaille le mieux. Et même d’établir un classement en bonne et due forme des ministères selon des critères d’efficacité. Des observateurs avertis suggèrent d’y réfléchir pour l’amélioration de la présentation prochaine du RRI3. Bien sûr, si le gouvernement consent à plus de transparence. Quoi qu’il en soit, le président de la République a bien fait de s’appesantir sur l’utilité et l’importance de la culture de résultats. Elle a l’avantage d’éclairer les autres institutions, en particulier le législatif qui possède le pouvoir de contrôler l’Exécutif. En effet, avec des résultats éloquents et crédibles, le gouvernement séduirait plus facilement les députés. Il éviterait la motion de censure qui est devenue dans cette quatrième République, une menace qui plane à chaque session ordinaire ou extraordinaire de l’Assemblée nationale. Il est possible que l’adoption de la loi de finances 2016 entre déjà dans le cadre de ces résultats. Le miracle témoigne au grand jour une nette amélioration des relations entre les deux institutions. Quelques mois auparavant, la loi de finances n’aurait aucune chance de passer. Toujours est-il que l’avenir du gouvernement reste incertain. Un certain nombre de ministres ne passe pas la rampe et les actions ne répondent pas aux attentes du public. Les résultats du RRI2 peuvent mettre le gouvernement à l’abri d’un changement mais encore faut-il que les impacts soient ressentis positivement par la population. Or, tant que les difficultés étouffent le quotidien de chacun, d’autres considérations entrent en ligne de compte. Economiques ou sociales sans doute, mais aussi et surtout politiques. Il en est ainsi des résultats des sénatoriales et des rapports de forces politiques qui en découleront sur l’ensemble du territoire national. L’avènement d’une nouvelle majorité parlementaire donnera une grande marge de manœuvre pour du changement et pour des réformes en profondeur.
Zo Rakotoseheno