Noël n’aura été qu’un répit dans la course aux sénatoriales. La campagne de propagande bat son plein. Le grand électeur de quel bord politique qu’il soit est courtisé de différentes manières par les candidats. Les grands partis, HVM, TIM, Mapar et MMM sont en compétition sur le terrain de la séduction. Les grands électeurs, maires et conseillers municipaux n’ont jamais été autant sollicités. Il est vrai que de leur vote dépend le sort des candidats. Les enjeux politiques sont très importants.
Un Parlement plus stable
Le HVM qui a obtenu près de mille maires sur l’ensemble du territoire aux élections des communales en juillet dernier doit prouver en gagnant les sénatoriales qu’il est devenu le parti majoritaire. Or, jusqu’à présent, son influence n’a pas permis de prendre la présidence de la CENI qu’il aurait négligée. Mais pour ces élections du 29 décembre, il n’a pas droit à l’erreur. A l’Assemblée nationale, les députés ont certes été maîtrisés pour l’adoption de la loi de finances 2016 mais, ils ne demeurent pas moins versatiles. Rappelons- nous, ils ont voulu destituer le président de la République en déposant une motion de déchéance en juin dernier. Ils ont déposé une motion de censure contre le gouvernement ensuite. Il s’en est fallu de peu pour qu’ils réussissent leur coup. Bien que l’on chuchote en coulisse le boycott de la loi de finances, au final les députés l’ont adoptée et votée sans amendements. C’est dire que le comportement des députés n’est pas maîtrisable. Le HVM est loin de pouvoir les contrôler politiquement. Les alliances restent aléatoires et en rapport avec des intérêts conjoncturels. Toujours est-il que dans le gouvernement, le TIM et le Mapar sont représentés. Et ce, même si pour ce dernier il s’agit d’une aile marginalisée par le chef de file Andry Rajoelina. Aux sénatoriales, si les grands électeurs ne sont pas tentés de changer de camp, ce sera tout bénéfice pour le HVM. Les sénatoriales ne seront que le reflet des communales. Le HVM devient le parti majoritaire au Sénat. En revanche, si certains optent pour un choix différent, l’incertitude pèsera sur les résultats de ces élections. Même si le pouvoir obtient une majorité avec le quota de 21 sénateurs du président de la République, des candidats issus d’autres organisations entreront au Sénat. Mais à la différence de ce qui se passe à l’Assemblée nationale, le Sénat sera plus stable et apportera l’équilibre au Parlement. Il ne reste plus que quelques jours aux candidats pour se distinguer dans cette élection au suffrage indirect qui renforce le retour à l’ordre constitutionnel.
Zo Rakotoseheno