Arrêté dans un hôtel à Antalaha dans la nuit du 24 décembre dernier, les quatre individus soupçonnés d’avoir racketté les opérateurs locaux sont toujours « surveillés » auprès de la Compagnie de la Gendarmerie de cette localité. « Surveillés » est le terme approprié puisque selon le Commandant de Compagnie, les deux conseillers d’un vice-président au niveau de l’Assemblée nationale, et les deux éléments des Forces de l’ordre qui les ont accompagnés durant les faits n’ont jamais été placés sous mandat de dépôt. « Durant la journée, ils doivent se présenter auprès du bureau de la Gendarmerie tandis que dans la nuit, des éléments des forces de l’ordre sont affectés devant leur hôtel pour les surveiller ». Leurs pièces d’identité et leur badge ont simplement été confisqués. En quelque sorte, les quatre individus bénéficient d’un traitement de faveur. Certainement à cause de leur statut. Faut-il rappeler qu’un gendarme hors classe détaché auprès de la Présidence de la République et un Inspecteur de Police en service au niveau du Commissariat d’Analamahitsy ont accompagné ces deux conseillers à la Chambre Basse.
Cinq jours après leur arrestation, le dossier n’a pas encore été déféré au parquet. En effet, pour l’heure, l’enquête est suspendue. D’après le premier responsable de la Gendarmerie locale, le président de l’Assemblée nationale, Jean Max Rakotomamonjy doit être entendu. Son audition est nécessaire pour vérifier l’authenticité des documents présentés par les individus incriminés, mais aussi pour confirmer l’existence de faux et usage de faux. Selon le Commandant de Compagnie, « l’invitation a déjà été envoyée ». Reste à savoir cependant si le député d’Andapa va honorer cette « invitation ». Pourtant, selon le responsable de l’enquête, « sa déposition est nécessaire ». Dans le cas contraire, le dossier risque d’être classé sans suite puisqu’aucune charge ne sera retenue contre les usurpateurs.
Davis R