
Le Secrétaire général du Monima fait part de ses craintes par rapport aux élections sénatoriales de ce jour. Interview.
Midi : Comment le Monima entrevoit-il le scrutin de ce jour ?
Gabriel Rabearimanana : « Le Monima partage totalement les préoccupations du KMF/ CNOE et du Groupe des Experts Nationaux (GEN) face aux manœuvres du pouvoir visant à contrarier la liberté de vote des grands électeurs. Il s’agit, en particulier, de la mesure instituant une urne pour chaque commune qui constitue une violation manifeste du caractère secret du vote. C’est une porte ouverte aux représailles administratives et politiques pour ceux qui ne voteront pas en faveur des candidats d’Etat ».
Midi : Le président de votre parti et candidat aux sénatoriales a dénoncé les agissements de quelques responsables durant la campagne.
G.R. : « Il y a effectivement eu des abus de pouvoir, intimidations et chantages de la part de certains chefs de région, chefs de districts irresponsables et même certains ministres qui ont fait pression sur les grands électeurs durant la campagne électorale qui vient de se terminer. Le président du Monima a été victime de manœuvres anti-démocratiques. Pareilles pratiques n’étaient pas seulement constatées dans le Sud, mais dans d’autres régions. Cela n’a rien à envier aux dérives dictatoriales du PSD, il y a 50 ans. C’est un véritable retour en arrière auquel il faut mettre le holà. Il y a péril en la demeure ».
Midi : Quel est le vœu du Monima en cette fin d’année ?
G.R. : « Le Monima invite les tenants du pouvoir et notamment ceux qui sont au sommet de l’Etat, à user de leur autorité afin que le déroulement et les résultats du scrutin ne soient pas entachés de fraudes. Il faudrait qu’ils appellent leurs subordonnés dans les régions et les districts à la retenue. Les manœuvres frauduleuses qui travestiraient le choix des grands électeurs constituent une violence contre la démocratie à laquelle le peuple malgache aspire. L’histoire de notre pays, mais aussi celle des autres, a montré qu’une telle violence appelle inévitablement la violence. Avec ce que cela suppose de conséquences catastrophiques pour la Nation. Il faut que tous les responsables, quel que soit le niveau où ils se trouvent, soient conscients du danger et agissent pour épargner à notre peuple un tel scénario. En cette fin d’année, c’est le vœu du Monima ».
Propos recueillis par R. O