Le suspense tourne autour des 21 sénateurs qui seront désignés par le Président de la République. Ceux qui n’ont pas eu de chance aux élections comptent encore intégrer la Haute Chambre par la désignation. Ceux qui n’ont pas brillé au sein du gouvernement et qui redoutent le remplacement, lorgnent ces sièges du Sénat non encore attribués. Le président de la République a ses propres critères de compétences pour faire le tri autour de lui et dans son cercle de fidèles, d’hommes et de femmes de confiance. Selon les observateurs, face aux résultats provisoires des élections sénatoriales au profit essentiellement du HVM, le Chef de l’Etat doit préserver ses convictions de démocrate. Il serait dans son intérêt et celui de la démocratie de se tourner et de s’ouvrir vers d’autres forces politiques dans son quota de 21 sénateurs.
Les institutions au complet
Mais il est certain qu’il ne connaît pas tout le monde. Aussi a-t-il élargi le champ des possibilités, conformément à la Constitution en demandant aux groupements les plus représentatifs issus des forces économiques, sociales et culturelles de présenter des candidats. Il semblerait qu’en quelques jours, les dossiers de candidatures déposés au Palais d’ Ambohitsorohitra sont plus d’une soixantaine. Le deadline officiel du dépôt est fixé au lendemain de la proclamation officielle des résultats des Sénatoriales. Autrement dit, les prétendants ont encore plusieurs jours pour ce faire. Mais le Sénat sera-t-il sur pied et les nouveaux Sénateurs de Madagascar seront-ils présents lors de l’anniversaire de l’investiture du président de la République ? On ne le sait. En effet, le 25 janvier prochain c’est la troisième année du mandat qui commence. Il faut néanmoins se rendre à l’évidence qu’après toutes les péripéties endurées, les institutions de la quatrième République sont enfin debout. Mais il restera encore à désigner les deux sénateurs membres de la Haute Cour de Justice et leurs deux suppléants et le tour sera bouclé. A l’exception du FFM qui serait maintenu pour la poursuite de la réconciliation nationale, l’avenir des autres institutions érigées pendant la transition mais qui ne figurent plus dans la Constitution de la quatrième République est incertain. Quant aux institutions qui fonctionnent, ni l’Assemblée nationale avec son instabilité politique ni le gouvernement à travers ses maigres résultats, ne sont performants aux yeux du public. Le Parlement sera néanmoins plus équilibré avec l’avènement du Sénat. Le gouvernement, en revanche, risque le changement ou le remaniement. Des bruits circulent dans les coulisses politiques sur l’imminence d’une telle mesure. Vrai ou faux, les réformes et les défis à relever cette année ne sauraient encore attendre longtemps.
Zo Rakotoseheno