Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes de la population. Le gouvernement est pointé du doigt malgré le succès du IRR2 (Initiatives à résultats rapides). Dans l’opinion, on attend du concret qui arrête l’appauvrissement et démontre la bonne gouvernance. Or, depuis deux ans, il y a de la déception dans l’air. Les enquêtes sur beaucoup d’affaires en justice n’aboutissent que rarement ou se perdent en cours de route. A se demander, à quand les réformes ? En attendant, ce sont toujours les sous-fifres qui trinquent. Les commanditaires ne sont pas inquiétés. Les enquêtes n’arrivent pas à les atteindre ou à prouver leur inculpation. Pourtant des noms de gros poissons circulent dans le public. Leur implication dans les trafics n’est que secret de polichinelle, que ce soit dans le bois de rose, les produits miniers, la faune et la flore endémique, etc. Au final, ils sont couverts et s’en tirent. A leur place, des boucs émissaires attendent en prison leur procès.
Esprit corporatiste
Cette fois-ci, pour les deux affaires qui ont défrayé la chronique. Celle des palissandres et des bois de rose saisis à Toliara, celle du kidnapping de deux adolescents dont l’une a été sauvagement tuée à Toamasina. L’Exécutif s’engage pour plus d’efficacité et de résultats. Il veut atteindre les commanditaires et les envoyer en prison. Le transfert à la brigade criminelle de l’enquête et des inculpés sur le kidnapping de Toamasina à Antananarivo a surpris et pris de court les magistrats et les responsables pénitenciers de la capitale de l’Est. Mais il rentre dans cette logique. En attendant des résultats, l’esprit corporatiste manifesté n’étonne point. Après tout, n’est –il pas logique et rassurant que l’on défende son corps de métier ? Si les magistrats et les militaires qui détiennent la palme d’or en la matière ne croient plus en leur propre profession, qui le fera à leur place ? Mais parfois une sorte d’orgueil fait que le corporatiste considère sa profession comme supérieure à toute autre et il s’estime lui-même au-dessus des autres. Il s’imagine être supérieur socialement, et intellectuellement et n’arrive que difficilement à comprendre qu’il n’y a pas de profession privilégiée. Faut-il rappeler que les intérêts généraux de tous sont semblables. Tout métier, toute profession est indispensable à la vie en société. Le jour où l’on comprendra cela, le corporatisme, dans ce qu’il a de mauvais, de nuisible, de conservateur, de rétrograde, de déformant, aura vécu. Laissons les enquêtes aboutir dans cette affaire de kidnapping pour connaître qui sont impliqués et qui tirent les ficelles.
Zo Rakotoseheno