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samedi, juillet 5, 2025
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Transport aérien : Il faut sauver Air – Madagascar afin d’éviter une catastrophe économique

Ceux qui veulent tuer Air Madagascar commettent un crime économique.
Ceux qui veulent tuer Air Madagascar commettent un crime économique.

Un grand ami de Madagascar et journaliste suivant de près la situation du pays. Notre confrère et collègue Francis Herbet apporte sa réflexion sur la nécessité absolue d’éviter cette mort programmée d’Air Madagascar.

Air-Madagascar fait beaucoup parler d’elle en ce moment mais malheureusement en termes peu élogieux ! Tout un vocabulaire négatif a été employé ces derniers mois pour qualifier la situation de cette compagnie d’aviation qui a des difficultés certes, mais que très peu d’organismes cherchent à aider à trouver des solutions pour qu’elle puisse remonter la pente et devenir rentable. Ceux qui font tout pour mettre le nez de cette société sous l’eau ont tort ! Il faut au contraire, que chacun réfléchisse et apporte sa contribution à Air Madagascar pour qu’elle retrouve sa vitalité antérieure. De l’ouvrier aux cadres de l’entreprise, du personnel au sol, aux navigants mais également les utilisateurs, les chefs d’entreprise, les politiques, doivent tous retrousser leurs manches.

Panne technique. Le dimanche 13 décembre dernier nous attendions calmement dans une longue file d’attente de l’aéroport Paris CDG, l’ouverture des guichets, afin d’enregistrer nos bagages. Une heure plus tard sans avoir bougé de place nous apprenions que le départ était retardé puis, après trois heures de sur place, une employée du guichet nous informait qu’en raison d’une panne technique, l’avion, ne décollerait que le lendemain lundi 14 décembre.  Nous avons été logés dans un hôtel de Roissy qui ne vit qu’à travers le malheur des autres ou tout du moins de problèmes de compagnies peu aisées qui ne possèdent pas l’avion de remplacement nécessaire en cas de pépin. Nous nous préparions à partir le lendemain lundi, malheureusement, les réparations étant plus longues que prévues, le voyage a été reporté par la suite au mardi, puis au mercredi en fin de journée… Chaque jour il fallait prendre le bus, se rendre aux guichets avec les bagages puis repartir dans un autre hôtel ce qui est très fatigant.

Des passagers calmes et compréhensifs. Bien sûr le manque d’information est toujours gênant, mais dans l’ensemble les passagers sont restés calmes et compréhensifs. Comme toujours dans ces cas-là nous avons fait des connaissances. Des vacanciers se posaient des questions sur leurs réservations d’hôtels ainsi que sur les transferts vers la province. Un couple devait se marier le samedi suivant, une autre personne avait oublié ses médicaments et espérait que l’attente ne serait pas trop longue. Le directeur de la Jeunesse et Sport de Haïti qui avait déjà effectué sept mille kilomètres pour venir à Paris se demandait s’il allait arriver avant la clôture du stage de la Confejes réunissant les jeunes et les éducateurs des pays francophones des cinq continents, qui se déroulait à Tanà pendant qu’il patientait à l’aéroport CDG Roissy. Un candidat aux élections présidentielles des Comores passait beaucoup de temps au téléphone afin de pouvoir reporter les meetings prévus à Moroni, et Anjouan. L’atmosphère n’était pas tendue. L’avion enfin réparé a pu nous prendre en charge et Tana nous a accueillis à une heure du matin… le jeudi.

Le séjour a été écourté de plusieurs jours et notre retour a également été perturbé, puisque le départ d’Ivato a été retardé de cinq heures. Malgré ces problèmes qui auraient pu arriver à d’autres compagnies, il ne faut surtout pas dramatiser. Nous voulons apporter notre soutien à Air Madagascar afin qu’elle puisse résoudre ses difficultés et apporter un service efficace à la population.

Les grands complexes commerciaux fossoyeurs du petit commerce de proximité. Pour ceux qui souhaitent la mort de Air Madagascar nous soumettons à leur intention différents exemples qui doivent faire réfléchir. Dans les années1970, 1980 des « patrons » de grandes enseignes commerciales se rendaient dans des communes françaises de moyenne importance pour proposer aux maires la création d’un hypermarché avec cases commerciales « Ce sera rentable pour votre commune et nous allons créer des emplois ». Alléchés par tant de belles initiatives, les élus s’engageaient et proposaient des terrains et facilitaient toutes les démarches administratives. Le centre commercial ouvrait et attirait avec ses prix bas, une grosse clientèle. Pendant ce temps, les petits commerces fermaient un à un. N’ayant plus de concurrence, l’hypermarché augmentait ses prix et le village mourrait faute de commerces de proximité. Ces faits réels doivent faire réfléchir. Si Air Madagascar disparaît il y aura d’autres sociétés qui s’installeront à Tananarive. Est- ce que les services seront identiques ? Cela n’est pas certain ! Turkish Airlines est une très bonne compagnie, mais le temps du voyage est beaucoup plus long avec une escale en Turquie pour aller à Paris. Air France, Corsair… ne pourraient pas absorber tous les candidats au voyage en France car il ne faut pas oublier que la ligne la plus fréquentée est Tana – Paris – Tana. Le fret aérien et les billets des passagers ne seraient plus au même tarif. Alors réfléchissons tous ensemble et essayons de consolider plutôt que de détruire !

 L’exemple des Seychelles. Lorsque Air France s’est retirée des Comores, le gouvernement de ce pays a fait appel à des compagnies très peu fiables. Il a fallu une catastrophe meurtrière pour que les gens prennent conscience que la sécurité est quand même le premier critère à respecter lorsque l’on prend l’avion. Air Seychelles ayant connu de grosses difficultés financières s’est associé avec Etihad pour transporter ses passagers. En partant de Mahé ou de Paris, l’avion stoppait à Abu Dhabi et Air Seychelles prenait le relais après un arrêt de trois ou quatre heures. Cela n’était pas pratique et surtout très fatigant. La fréquentation a chuté et les professionnels du tourisme seychellois se sont inquiétés. Trois ans après, les autorités du pays ont décidé le retour au vol direct entre Paris et Mahé. Les résultats ont été immédiats, les touristes sont revenus pour le plus grand bien de l’économie du pays. Alors si le tourisme dans la Grande Ile souhaite se développer il faut aider Air Madagascar à trouver des solutions pour sortir de l’impasse qui le handicape actuellement. Si chacun prend conscience de cet état de fait, cela donnera du travail aux employés des hôtels, des centres de loisirs, des restaurants, aux artisans et à tous ceux qui travaillent à l’international. L’économie retrouvera des couleurs et cela donnera le moral et la joie de vivre à toute la population. Il n’est surtout pas trop tard pour souhaiter à Air Madagascar des Vœux de santé et de bien-être pour 2016… et les années suivantes.

Francis HERBET

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