
A l’approche de la commémoration du lundi noir, cet avocat spécialiste en Sociologie politique interpelle le régime.
« Le lundi noir du 26 janvier 2009 a détruit le pays. Par ailleurs, les actes de pillage qui se sont produits durant cette journée ont fait de nombreuses victimes qui n’ont d’ailleurs pas encore été indemnisées jusqu’ici », a déclaré Maître Rajaonarison Santanavalona au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue hier. En effet, cet avocat spécialiste en Sociologie politique estime que « le lundi noir a été engendré par des violences anomiques, décentralisées et organisées ». Faut-il rappeler que les actes de vandalisme se sont propagés au niveau de toutes les régions de la Grande île. Selon ses dires, « les auteurs ont provoqué volontairement le dérèglement de la société afin qu’il n’y ait plus de norme juridique ». A l’approche de la commémoration du 26 janvier, ce membre du Collectif des avocats pour la défense de la légalité réclame l’ouverture d’une enquête pour déterminer le degré de responsabilité de tout un chacun. Il réclame également une reconstitution des faits concernant le lundi noir et la tuerie du 7 février. Selon ses explications, « les partisans de la Révolution orange ayant participé au diabe vers Ambohitsorohitra ont servi de bouc émissaire pour légitimer le renversement de Marc Ravalomanana ».
Responsabilité partagée. En tout cas, Maître Rajaonarison Santanavalona n’écarte pas une responsabilité partagée entre les partisans de la Révolution orange et le régime du TIM qui était alors en place. D’après lui, « d’un côté, l’ancien président de la Transition Andry Rajoelina pourrait être poursuivi dans la mesure où il était l’instigateur de la crise de 2009 ». Cet avocat ayant assuré la défense du Général Raoelina, du Colonel Jadifara, du GP2 Fikisy Lydie, de Manandafy Rakotonirina et de Fetison Rakoto Andrianirina estime même que « l’ancien président de la Transition devrait être jugé par une juridiction de droit commun dans la mesure où les infractions ont été commises bien avant qu’il soit Chef d’Etat ». De son côté, Marc Ravalomanana a aussi une part de responsabilité. L’ancien exilé d’Afrique du Sud a déclaré le 27 janvier qu’il a demandé aux Forces de l’ordre de ne pas intervenir. En tout cas, d’après Me Rajaonarison Santanavalona, « la crise de 2009 et l’anarchie qui caractérise actuellement la société malgache sont l’héritage de ce qui a été commis par le régime Ratsiraka le 10 août 1991 ». Une manière à lui d’annoncer que tous les dirigeants qui se sont succédés au pays sont responsables des difficultés subies actuellement par la population. Il lance ainsi un appel aux tenants actuels du pouvoir qui se disent soucieux de l’Etat de droit, afin d’ordonner l’ouverture d’une enquête pour mettre fin à la culture de l’impunité.
Davis R