Les propos d’Arland Ramialison, le père de l’adolescent kidnappé, sur une émission télévisée, a heurté la sensibilité de la police judiciaire.
La Brigade Criminelle dirigée par le directeur de la police judiciaire (DPJ) en la personne d’Andrianirina Alain Bruno a mis les points sur les i : « le père d’Arnaud Ramialison n’a pas l’autorité de donner des ordres aux forces de l’ordre ; de faire des arrestations ou encore d’effectuer des perquisitions ». Il l’a dit haut et fort durant la conférence de presse à Anosy. La remarque fait suite à l’intervention du sieur Arland Ramialison dans l’émission spéciale d’une chaîne privée, jeudi dernier. L’audience a certainement remarqué que le concerné a appuyé son discours à la place des autorités judiciaires. « Mes éléments et moi avons lancé une arrestation ; nous allons continuer notre traque etc. » pour ne citer que ces quelques expressions qui ont tout de suite capté l’attention du public et le chef de la police judiciaire, lui aussi, n’y a pas été insensible. Ce dernier a d’ailleurs précisé que la libération d’Arnaud Ramialison, le 11 janvier dernier, a été réalisée grâce à un renseignement de la police du deuxième arrondissement de Toamasina. La police admet la lenteur de l’enquête due au manque de moyens. « Il est vrai que si nous avions des équipements de localisation, cette libération se serait faite plus tôt. La police judiciaire essaie actuellement de se mettre à l’affût de la technologie et cherche un partenariat dans ce sens. A contrario, nous sommes obligés de suivre notre flair et nos instincts dans toute enquête criminelle », a-t-il fait remarquer. Sur cette affaire de kidnapping, huit personnes ont été traduites au parquet hier. Deux autres individus en la personne de Stéphanie Roger Ralala et de Veniste font l’objet d’avis de recherche. Leurs situations pénales indiquent que tous deux sont des repris de justice. Stéphanie a été l’acteur d’une frasque judiciaire et a bénéficié d’une liberté provisoire depuis le 30 décembre 2015. Veniste, quant à lui, a déjà été recherché pour une autre affaire de kidnapping, un avis de recherche a été émis depuis le 21 août 2015. Toujours sur la même affaire, la brigade criminelle attend le résultat de la provenance des munitions. « Concernant les quatre kalachnikovs, 119 balles et une grenade offensive, nous avons envoyé une correspondance à chaque corps des forces de l’ordre, sans exception, et attendons leurs réponses. Ces résultats nous seront utiles pour pister le cerveau ainsi que les autres complices » selon toujours le DPJ.
D.R