Plus d’une quarantaine de projets des pays en Afrique ont été soumis à l’IPBES (Plate-forme Inter-gouvernementale sur la Biodiversité et les services éco-systémiques). Ces projets concernent les pratiques et les connaissances locales et autochtones qui contribuent directement ou indirectement à la conservation et à l’utilisation durable de la diversité biologique et au développement du bien-être des communautés locales. « Pour la première fois, les savoirs locaux malgaches font partie des six projets sélectionnés dans le continent africain », a annoncé Rafidison Verohanitra, Enseignant-Chercheur au sein de la Faculté des Sciences à Ankatso, lors d’un atelier qui s’est tenu pendant deux jours au CERSAE à Ampandrianomby, en partenariat avec l’IPBES et l’UNESCO.
Etat des lieux. « Le cas des communautés Betsileo de la lisière ouest du corridor forestier Andringitra Ranomafana a été ainsi étudié en particulier compte tenu de l’avancée des études en la matière. Nous ne faisons plus que confirmer les données collectées », a rajouté cette ethnobiologiste. A titre d’exemple de savoirs locaux, la population locale n’ose pas toucher une forêt sacrée de peur de n’avoir des impacts négatifs sur la vie de ses enfants, et ce, depuis plusieurs générations ou bien une espèce d’arbre, car cela servirait à la construction de ses cases d’habitation. « Toutes ces pratiques locales qui commencent à être abandonnées permettront pourtant à sauvegarder la vie de certaines espèces d’oiseaux, entre autres », a-t-elle enchaîné. Notons qu’après cet atelier qui a vu la participation des communautés locales de base habitant aux alentours de ce corridor forestier et les ethnobiologistes de la Faculté des Sciences à Ankatso, un état des lieux sur la biodiversité et les services éco-systémiques sera effectué par l’IPBES pour tous les pays d’Afrique, y compris Madagascar. « Cette évaluation se fait tous les quatre ans », a-t-elle conclu.
Navalona R.