Le président de la République choisira les 21 Sénateurs de Madagascar qui complèteront les 42 autres issus des élections au suffrage indirect, avant son départ pour le 26e sommet des Chefs d’ Etat et de gouvernement de l’Union africaine ou bien au retour d’Addis-Abeba. En effet, la cérémonie d’ouverture officielle du Sénat devrait se tenir le deuxième mardi après la nomination des Sénateurs désignés. En d’autres termes, rien ne presse lorsqu’il y a quelque 400 dossiers à voir. Interrogé sur les critères de nomination, le Chef de l’Etat n’est pas allé par quatre chemins pour définir le Sénateur de Madagascar comme «une personne qui travaille pour le peuple ». Il a rappelé que « les Sénateurs sont les représentants des collectivités territoriales, ils sont issus d’organisations économiques, sociales et culturelles ».
Réveiller le patriotisme
Le Sénateur devra-t-il être un patriote ? Dans la conférence de presse qu’il a donnée pour émettre son point de vue sur les différentes facettes de l’actualité, il a déclaré que la nation a surtout besoin de patriotes. Rien que toutes ces ordures de la ville, elles seraient enlevées sans attendre s’il y avait vraiment du patriotisme a-t-il remarqué. Patriotisme ? Le mot est revenu plusieurs fois au cours de cette émission. Mais a-t-il toujours un sens et de la valeur dans notre pays ? Le patriotisme appelle au sentiment du devoir. C’est dans cette optique que la ville pourrait être nettoyée et assainie par ses propres habitants. Les ancêtres sont perçus plus patriotes que les générations actuelles. L’histoire raconte que pour vaincre la pauvreté et inciter à l’unité et à la cohésion du peuple, le roi a appelé au « fifanomezan-tànana » (entraide) qui a permis à cette époque la construction des digues et des barrages, la culture du riz sur de vastes espaces. Le patriotisme a été synonyme d’amour de son pays, de sa ville, de son village. Bien sûr, la signification du mot a évolué avec le temps. Le patriotisme s’est confondu avec la révolution et l’idéologie nationaliste. En 1947, beaucoup de Malgaches ont perdu leur vie pour repousser la colonisation et réclamer l’indépendance. Ils sont considérés comme des patriotes. Le président a sans doute raison de se demander si cette race d’hommes existe toujours dans notre pays. Il est vrai que même les montagnes peuvent être déplacées si l’amour de la patrie est présent. Un des grands défis est aujourd’hui de réveiller le sentiment patriotique dans son sens le plus noble et de le stimuler dans notre pays parce qu’il s’est perdu au cours de l’évolution de l’histoire pour des intérêts qui ne sont pas toujours les nôtres. Une chose est sûre, les vrais patriotes ne dépouillent pas leur pays mais se dépouillent pour lui. Ils ne songent qu’aux moyens de le rendre plus beau, plus riche et plus grand.
Zo Rakotoseheno
