Sept districts de la partie Sud de Madagascar sont particulièrement affectés par la sécheresse : Ambovombe, Tsihombe, Bekily, Ampanihy, Betioky, Beloha et Toliara II.
La malnutrition aigüe continue d’affecter les enfants dans le Sud, en raison de la sécheresse et des échecs de récoltes dans les districts les plus touchés. A la mi-janvier, l’ONN (Office National de Nutrition) et le PAM (Programme alimentaire Mondial) ont effectué une descente sur terrain pour le suivi des activités dans le Sud, à l’issue de laquelle la nécessité d’intensifier le traitement de la malnutrition aigüe a été confirmée.
Pics de 30%. La situation continue ainsi de se détériorer. Les précipitations insuffisantes et irrégulières observées, une fois encore, lors de la campagne agricole de 2015 dans ces districts ont rendu vaines toutes les initiatives de production agricole. Ce grand déficit pluviométrique n’est pas sans conséquence sur la situation alimentaire de la population dans ces localités, alors que la campagne agricole précédente a déjà été sérieusement perturbée par des problèmes similaires liés au manque de précipitations. La campagne de dépistage de la malnutrition menée en avril 2015 dans ces districts a montré que 12% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aigüe, avec des pics de 30% dans certaines communes. Quelques mois après, en octobre 2015, le dépistage de la malnutrition aigüe mené dans sept services de santé de district a indiqué un taux de malnutrition aigüe modérée, significativement plus élevé que l’année précédente à la même période, sauf à Ambovombe et Beloha.
« Plumpy Sup ». Afin de renforcer la prévention, mais surtout, de traiter les enfants atteints de malnutrition aigüe, l’ONN (Office National de Nutrition) et sa branche opérationnelle, l’Unité-Programme National de Nutrition Communautaire (UPNNC) fournissent, depuis juillet 2015, une supplémentation nutritionnelle à près de 18589 enfants de moins de 5 ans dans ces sept districts. Des sachets de « Plumpy Sup » (un produit en sachet prêt à l’emploi à base de cacahuètes, sucre, huile végétale, protéines de soja et lait, et ayant une haute teneur en vitamines et minéraux) ont été ainsi distribués à ces enfants. En outre, 482 agents communautaires de nutrition encadrés par l’ONN se chargent d’évaluer régulièrement le statut nutritionnel des enfants bénéficiaires. Les ménages reçoivent, par ailleurs, des conseils en matière de nutrition des jeunes enfants et de bonnes pratiques d’hygiène et de santé. Si un enfant manifeste des signes de complication ou de malnutrition aigüe sévère, il est référé au centre de santé.
ACN. Les agents communautaires de nutrition (ACN) sont également formés afin de pouvoir répondre rapidement à la détérioration de la malnutrition et améliorer la qualité des interventions. Les formations dispensées à ces ACN concernent ainsi le protocole de traitement de la malnutrition ainsi que le suivi et l’évaluation de ce traitement. Des dépistages réguliers de la malnutrition sont, par ailleurs, menés au niveau des sites communautaires. Pour accompagner et appuyer cette initiative, le Programme Alimentaire Mondial (PAM), avec l’appui de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), fournit une supplémentation nutritionnelle visant à traiter la malnutrition modérée aigüe chez 10 000 femmes enceintes et allaitantes et enfants de moins de cinq ans dans les districts d’Amboasary, Ambovombe, Tsihombe, Beloha et Betioky entre novembre 2015 et février 2016. Durant cette période, le PAM distribuera 70 tonnes de produits de supplémentation nutritionnelle prêts à l’emploi.
Hanitra R.