Le président de la République tarde à nommer les 21 membres de la Chambre haute qui constituent son quota alors que le délai prévu par la Constitution est en passe d’arriver à expiration.
Selon l’article 85 de la loi fondamentale, « les dispositions des articles 71 à 89 sont applicables au Sénat ». Pour ne citer que l’article 78 qui dispose que « l’Assemblée nationale se réunit de plein droit en session spéciale le deuxième mardi qui suit la proclamation des résultats de son élection, pour procéder à la constitution de son bureau et à la formation des commissions ». En l’appliquant par analogie à la Chambre haute, cette dernière tiendra donc sa séance spéciale le mardi 2 février prochain puisque la HCC avait officiellement proclamé les résultats des sénatoriales le vendredi 22 janvier dernier.
Homme de confiance. Compte tenu de ce délai constitutionnel, le président devra nommer le tiers des membres du Sénat au plus tard le lundi 1er février. Cela pourrait même se faire dès son retour au pays prévu dans la nuit du samedi ou dimanche, car parmi les 21 sénateurs nommés, certains résident sans doute dans les Faritany. A l’instar des 42 sénateurs élus qui sont 7 par province. C’est dire qu’il faut leur donner le temps de rejoindre le Palais d’Anosy où ils éliront mardi les membres du bureau permanent. Et tout particulièrement le président qui sera forcément un homme de confiance de l’actuel locataire d’Iavoloha. Et pour cause, dans l’hypothèse plus que probante où ce dernier venait à briguer un nouveau bail de 5 ans, il sera tenu de démissionner de son poste « 60 jours avant la date du scrutin présidentiel ». Ce sera alors le président du Sénat qui « exerce les attributions présidentielles courantes jusqu’à l’investiture du nouveau président de la République », en vertu des dispositions de l’article 46 alinéa 2 de la Constitution.
Candidat. Hery Rajaonarimampianina et/ou le HVM qui détient plus de la majorité absolue ont également intérêt à ce que le prochain président du Sénat ne soit pas un homme (ou pourquoi pas une femme) sans visée sur la magistrature suprême. En effet, d’après l’alinéa 3 du même article, « dans le cas où le président du Sénat est lui-même candidat, les fonctions de chef de l’Etat sont exercées par le gouvernement collégialement ». Pour ne pas en arriver là, le président de la République et le parti au pouvoir éviteront de propulser au perchoir d’Anosikely l’un de ces …caméléons qui se sont mués en bleu HVM, après avoir fait voir de toutes les couleurs à l’opinion.
R.O
