
OIF : Le XVIe Sommet à Madagascar du 19 au 20 novembre 2016
Après Dakar (Sénégal), ce sera Antananarivo du 19 au 20 novembre de cette année. Les Chefs d’État et de gouvernement francophones réunis à Dakar ont décidé de confier à Madagascar l’organisation du prochain Sommet de la Francophonie.Pour la première fois, la Grande Île va accueillir un Sommet de la Francophonie. Elle s’était déjà préparée à organiser celui de 2010 après sa désignation comme pays hôte en 2008, à l’issue du Sommet de Québec, mais la crise politique que traversait le pays décida les instances de la Francophonie à déplacer ce XIIIe Sommet en Suisse, à Montreux.Le Sommet de 2016 sera également le deuxième organisé dans la zone océan Indien, après celui de Grand Baie (Maurice) en 1993.
Début de la préparation. Comme partout dans le monde, la semaine de la Francophonie a été célébrée à Madagascar du 14 au 21 mars 2015. Une semaine marquée dans la Grande Ile par un programme culturel chargé : concerts, diffusions de films, expositions, conférences et débats… Une façon pour le gouvernement malgache de marquer le retour du pays au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), après 5 années de crise politique. Ces manifestations sont aussi le moyen de commencer la préparation du 16e sommet de la Francophonie, qui doit se dérouler à Madagascar en 2016. C’est une préparation qui débute par l’installation d’un bureau permanent de l’OIF à Antananarivo.
Bilan positif.Une mission de l’Organisation internationale de la Francophonie vient d’effectuer à Madagascar une mission d’évaluation de l’avancée des travaux pour le prochain sommet. Il y a quelques semaines encore, aucun chantier n’avait démarré et de nombreux observateurs doutaient même de la tenue du sommet. Pourtant les autorités malgaches ont tout fait pour rassurer. Le bilan est plutôt positif après cette mission d’évaluation.C’était un programme chargé pour la délégation de l’Organisation de la Francophonie. Réunions, rencontres au sommet et visites sur le terrain, tout a été fait pour montrer que Madagascar est impliqué et bien lancé dans l’organisation du sommet.
80 délégations officielles attendues. On a appris à l’issue de cette mission de l’Organisation Internationale de la Francophonie qu’un village de la Francophonie sera construit pour l’accueil des 80 délégations officielles du sommet. Selon Hugues Ratsiferana, président du comité national d’orientation du sommet, le village de la Francophonie sera un complexe où il y a un hôtel de 120 chambres, des appartements, une grande salle d’exposition de 8 000 mètres carrés et trois salles de cinéma.
Historiquement, la première grande organisation non gouvernementale d’institutions de langue française fut l’Association des universités partiellement ou entièrement de langue française (AUPELF), créée en 1961, et dont l’un des initiateurs fut le journaliste canadien Jean-Marc Léger. L’AUPELF a été depuis renommée en Agence universitaire de la Francophonie.
La francophonie est à l’origine une idée promue par Léopold Sédar Senghor (président du Sénégal), Hamani Diori (président du Niger), Habib Bourguiba (président de la Tunisie) et Norodom Sihanouk (chef de l’État du Cambodge). Cette idée s’est largement exprimée lors de la première conférence de Niamey (1969), à laquelle a participé André Malraux, ministre de la Culture de la France envoyé par le général de Gaulle. Selon les mots de Senghor, « la création d’une communauté de langue française […] exprime le besoin de notre époque, où l’homme, menacé par le progrès scientifique dont il est l’auteur, veut construire un nouvel humanisme qui soit, en même temps, à sa propre mesure et à celle du cosmos ».
Certains défenseurs de l’idée francophone comme Stelio Farandjis ont aussi vu dans la francophonie le creuset d’un dialogue des cultures allant jusqu’à créer une terminologie spécifique (arabofrancophonie).
C’est l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) qui a préconisé la création d’une institution intergouvernementale francophone, souhait réalisé par la création, à l’occasion de la deuxième Conférence de Niamey en 1970, de l’Agence de coopération culturelle et technique. Elle est devenue aujourd’hui Organisation internationale de la francophonie dont l’APF est devenue une institution intégrée.
Le 20 mars est consacré Journée internationale de la Francophonie, chaque année un thème central est choisi par les instances internationales.

Malik Sarr : Représentant permanent de l’OIF à Madagascar
Pour la réussite du sommet, l’organisation Internationale de la Francophonie a désigné son représentant permanent à Madagascar. Il s’agit de Malik Sarr. Il a été déjà à Madagascar dans le cadre de la réunion ministérielle de l’Organisation l’an passé. Lors de son passage à Madagascar, Malik Sarr a souligné que l’OIF ne s’est pas retiré de la Grande Ile malgré sa suspension après le changement anticonstitutionnel de 2009. « L’installation d’un bureau de l’OIF à Madagascar est un signal fort pour la région de l’Océan Indien. », a-t-il affirmé. Avant d’ajouter : « Quant à Madagascar, il remplit tous les critères lui permettant d’accueillir le sommet, notamment en matière d’infrastructures. En tout cas, tous les pays membres de l’OIF participent à la réussite du Sommet. »
Francophonie : 274 millions de locuteurs
Le terme francophonie est apparu pour la première fois vers 1880, lorsqu’un géographe français, Onesime Reclus, l’utilise pour désigner l’ensemble des personnes et des pays parlant le français. On parle désormais de francophonie avec un « f » minuscule pour désigner les locuteurs de français et de Francophonie avec un « F » majuscule pour figurer le dispositif institutionnel organisant les relations entre les pays francophones. La francophonie, ce sont tout d’abord des femmes et des hommes qui partagent une langue commune, le français. Le dernier rapport en date de l’Observatoire de la langue française, publié en 2014, estime leur nombre à 274 millions de locuteurs répartis sur les cinq continents.
Dès les premières décennies du XXe siècle, des francophones prennent conscience de l’existence d’un espace linguistique partagé, propice aux échanges et à l’enrichissement mutuel. Ils se sont constitués depuis en une multitude d’associations et regroupements dans le but de faire vivre la francophonie au jour le jour. Parmi ces organisations, on peut citer les associations professionnelles, les regroupements d’écrivains, les réseaux de libraires, d’universitaires, de journalistes, d’avocats, d’ONG et bien sûr, de professeurs de français.
Dispositif institutionnel. Depuis 1970 et la création de l’agence de coopération culturelle et technique (ACCT) – devenue aujourd’hui l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) – les francophones peuvent s’appuyer sur un dispositif institutionnel voué à promouvoir la langue française et les relations de coopération entre les 80 États et gouvernements membres ou observateurs de l’OIF. Ce dispositif est fixé par la Charte de la Francophonie adoptée en 1997 au Sommet de Hanoï (Vietnam) et révisée par la Conférence ministérielle en 2005 à Antananarivo (Madagascar). Le Sommet des chefs d’État et de gouvernement, plus connu sous le nom du Sommet de la Francophonie, qui se réunit tous les deux ans, est la plus haute des instances politiques décisionnelles. La Secrétaire générale de la Francophonie est la clé de voûte de ce dispositif, Michaëlle Jean a été désignée à ce poste par le Sommet de la Francophonie en 2014 à Dakar (Sénégal).