Si la tendance actuelle se maintient, la monnaie nationale sera marquée, cette année, par une réelle appréciation.
L’ariary commence plutôt bien l’année 2016. Face à l’euro, la monnaie nationale gagne plus de 10 points entre le début du mois de janvier et le début du mois mars. Et ce, avec une parité de 3 497,43 ariary pour un euro en début janvier et de 3 484,44 Ariary pour un euro en début février. Contre le dollar, c’est également un comportement encourageant pour l’ariary sur le marché interbancaire des devises. Contre le billet vert, l’ariary affiche en effet une stabilité quasi-parfaite, avec une parité de 3 202,95 Ariary pour un dollar, en début janvier et 3205,32 ariary en début février.
Regain de vitalité. Cette bonne santé de l’ariary est, en tout cas, encourageante pour les consommateurs qui vont évidemment bénéficier d’une stabilité, voire une baisse des prix des PPN importés. Ce regain de vitalité s’explique notamment par l’arrivée des recettes d’exportation des produits traditionnels comme la vanille et le litchi. La situation aurait même été meilleure si les exportations des produits miniers n’avaient pas connu les problèmes actuels de la baisse des cours des minéraux comme le nickel, le cobalt et l’ilménite. Sur ce point, d’ailleurs, le milieu économique s’interroge sur l’acharnement de certaines autorités sur les grandes sociétés minières qui font actuellement l’objet de pressions directes ou indirectes. Comme c’est le cas notamment pour une société minière que la justice veut condamner à payer une somme exorbitante, suite à un licenciement, pourtant justifié d’une employée. Car malgré la situation difficile qu’elles rencontrent, ces sociétés minières demeurent encore un des éléments importants de l’économie nationale.
Baisse des prix à la pompe. Pour en revenir à la bonne santé de l’Ariary, elle devrait normalement contribuer dans les jours ou les semaines qui viennent, à une baisse des prix à la pompe du carburant. En effet, les cours du baril continuent à chuter sur le marché international. Alors que bizarrement, les prix à la pompe ne baissent que de très peu à Madagascar. Une situation illogique de plus en plus dénoncée par l’opinion qui commence d’ailleurs à soupçonner des malversations en haut lieu dans ce maintien des prix à la pompe alors que les cours du baril continuent à s’effondrer. En tout cas, les autorités ne pourront plus prétexter la dépréciation de l’ariary comme source de ces prix encore élevés du carburant à la pompe. En somme, une baisse des prix est plus que nécessaire, d’ici peu.
R.Edmond
