Ces sites jouent un rôle vital pour la population mais nombreux les négligent. On peut citer, entre autres, le rôle éponge pour éviter les inondations surtout en milieu urbain.
Madagascar a ratifié la Convention Ramsar le 25 janvier 1999. Le pays compte actuellement dix sites de zones humides inscrits sur la liste mondiale de sites Ramsar. On peut citer, entre autres, le parc privé de Tsarasaotra localisé dans la région d’Analamanga et le site Nosivolo-Marolambo situé dans la région Atsinanana. « Et lors de la Conférence des Parties sur les zones humides en 2015, la Grande île s’engage à doubler le nombre de sites classés Ramsar d’ici trois ans. Pour ce faire, nous allons inventorier tous les sites de zones humides sur tout le territoire national. Cela peut être des rivières, des lacs, des plaines et des sources d’eau ». Rahanitriniaina Volatiana, Point Focal Ramsar et Chef de service de la Conservation de la Biodiversité Terrestre au sein du ministère de l’Environnement, l’a expliqué hier lors de la célébration de la Journée Mondiale des Zones Humides à l’OLEP à Ambatobe.
En ce moment, « quinze nouveaux sites sont déjà identifiés dans le but de réaliser notre engagement. Mais leur gestion nécessite encore des moyens et des matériels ainsi que la mobilisation de tous les acteurs concernés », a-t-elle rajouté.
Rôle vital. En attendant, un atelier a été organisé pour marquer cette célébration de la Journée Mondiale des Zones Humides à Madagascar. « L’objectif consiste à mettre à jour la stratégie nationale pour la gestion durable des zones humides qui n’a pas encore été validée », a-t-elle enchaîné. Mais à quoi servent les sites des zones humides ? –« Nombreux les négligent alors qu’ils jouent un rôle vital pour la population. En effet, ces sites constituent un habitat pour la reproduction des espèces halieutiques contribuant à la sécurité alimentaire ainsi que pour celle des oiseaux marins. Les zones humides approvisionnent également en eau les nappes phréatiques. Elles jouent en plus un rôle éponge pour éviter les inondations surtout en milieu urbain », a fait savoir Rahanitriniaina Volatiana. Notons que le remblayage des zones humides effectué ces dernières années constitue en ce moment un danger imminent dans la Capitale. Par ailleurs, le ministère de l’Environnement prévoit de légiférer la gestion durable des zones humides à Madagascar en publiant prochainement un arrêté tout en redynamisant le Comité Ramsar. Pour l’heure, la majorité de ces sites, surtout ceux classés Ramsar, sont répertoriés dans les Aires Protégées.
Menacé. Mais quid de la gestion de ces sites de zones humides ? –Le cas de Nosivolo-Marolambo a été cité comme exemplaire. En effet, « il y a une forte implication des communautés locales de base pour la gestion de ce site comportant un bassin versant d’une superficie de 358 000ha y compris la rivière dite Nosivolo long de 200km. On y trouve 19 espèces endémiques de poissons autochtones. Ce site de zones humides est menacé en raison de l’exploitation de l’or et de mines. Ce qui entraîne la contamination de l’eau de la rivière. En outre, les parties prenantes dont la population locale ont convenu d’établir une période de fermeture de pêche entre août et fin décembre de l’année pour éviter la surexploitation des ressources halieutiques de la rivière. Un Contrôle Forestier Local est en même temps mis en place pour surveiller le noyau dur tout en effectuant des rapports en vue des analyses scientifiques du site», a évoqué Ramahefasoa Bellarmin, responsable du projet Nosivolo-Marolambo. Notons qu’un reboisement et diverses animations ont été organisés sur place dans le cadre de la célébration de cette Journée Mondiale des Zones Humides.
Navalona R.