« Si l’on veut sortir de la pauvreté, il faut développer les industries malagasy. Et pour ce faire, nous devons tous défendre les produits « Vita Malagasy » en sensibilisant la population à les consommer ». C’est le patriotisme économique tant prôné avec ferveur par le Président national du FIVMPAMA (Fivondronan’ny Mpandraharaha Malagasy), Erick Rajaonary, lors de la rencontre du patronat malagasy hier à l’hôtel Carlton. En outre, « il n’y aura pas de développement économique à Madagascar tant qu’on ne soutient pas ces industries locales en raison de la submersion des produits importés, surtout de mauvaise qualité sur le marché local. Raison pour laquelle nous demandons toujours à l’Etat d’augmenter les taxes à l’importation des produits importés touchant notamment le secteur textile et les produits de première nécessité. D’autres pays comme La Réunion appliquent une telle mesure. Pourquoi nous ne le ferions pas ? », a-t-il réitéré.
En danger. En fait, « l’envahissement de ces produits importés casse le marché local tout en faussant la donne sur les produits « Vita Malagasy ». Et ce n’est pas tout ! Cela entraîne la fermeture des industries locales d’autant plus que celles-ci sont frappées par des impôts locaux plus élevés, pour ne citer que l’augmentation des droits d’accise sur les boissons locales. Par contre, de nombreuses entreprises soit plus de 2 millions de Petites et Moyennes Entreprises, préfèrent encore rester dans l’informel pour être plus compétitives sur le marché local à cause de ces importations qui sont en nette abondance. Ce n’est plus ainsi une question de concurrence qui doit être remise en cause si l’on prend cette mesure visant à augmenter les taxes à l’importation, étant donné que c’est la vie des industries locales qui est en danger si l’on ne réagit pas dans l’immédiat. Cela permettrait en même temps à l’Etat d’effectuer un recouvrement fiscal supplémentaire », a-t-il enchaîné.
Trading. Parlant du FIVMPAMA, il regroupe actuellement 400 opérateurs malagasy membres représentant divers secteurs d’activité ainsi que des organisations professionnelles. « On n’enregistre qu’une trentaine de nouveaux membres en ce moment. Cela démontre qu’il n’y a pas de dynamisme du secteur productif à Madagascar. En effet, de nombreux opérateurs font du « trading », qui consiste à importer des produits pour les revendre sur le marché local. Ce n’est que du pur business ne créant pas de valeur ajoutée », a fait savoir Erick Rajaonary. En dépit de tout cela, le FIVMPAMA ne cesse de travailler en partenariat avec l’Etat afin d’améliorer le climat des affaires dans le pays, et ce, dans le cadre d’un dialogue public-privé. En outre, des opportunités d’affaires sont également saisies grâce à une convention de partenariat avec des opérateurs turcs, de Corse et bientôt des opérateurs vietnamiens et japonais.
Show room. Par ailleurs, « nous allons également mettre en place un showroom sur une superficie de 8 000 m² sis à Andrefan’Ambohijanahary afin que les membres du FIVMPAMA puissent exposer leurs produits « Vita Malagasy ». Ce centre commercial pouvant abriter plus d’une centaine de boutiques sera ouvert en juin prochain », a-t-il annoncé. Notons que la solidarité, la cohésion, l’esprit d’équipe et l’union constituent les valeurs promues par le patronat malagasy dans sa vision de patriotisme économique afin de contribuer au développement de Madagascar.
Navalona R.
