Sept ans après les faits, l’ancien Co-directeur de la FIS raconte ses premiers contacts avec le Colonel Lylison René.
Midi Madagasikara : Qu’en est-il actuellement de votre état de santé ?
Charles Andrianasoavina : « Couci-couça. Il reste toujours des séquelles après ce qu’on m’a fait endurer durant la période transitoire. Actuellement, je poursuis les soins ».
M.M : « Le 7e anniversaire de la tuerie du 7 février sera commémoré demain, en tant qu’acteur majeur de l’évènement 2009, que pouvez-vous dire à ce sujet ?
C.A : « Je maintiens les révélations que j’ai déjà effectuées à ce sujet. J’attire l’attention de ceux qui ont fomenté cette tuerie. J’ai déjà déclaré publiquement que les responsables sont l’ancien président Andry Rajoelina et le Colonel Lylison René. Ce dernier a assuré l’ouverture des feux. Je constate actuellement qu’ils prévoient de rééditer leurs actions. Cela constitue un risque pour le pays et pour les 22 millions de Malgaches. Désormais, il faut se donner la main pour favoriser les actions au développement ».
M.M : Quid actuellement de votre relation avec le Colonel Lylison René ?
C.A : « Il n’y a plus aucun contact entre nous. Après le 17 avril 2015, où l’ancienne ministre de la Justice Christine Razanamahasoa et le Colonel Lylison René m’ont traité de malade mental lorsque j’ai publié des révélations sur ce que j’ai vécu en prison et sur les évènements de 2009, Lylison a envoyé sept promotionnaires chez moi pour me convaincre de me réconcilier avec lui. A mon avis, ils sont allés trop loin pour m’avoir envoyé en prison. J’ai également été humilié publiquement. J’ai donc exigé qu’il me présente des excuses publiques et qu’il vienne chez moi avec leurs parents. De leur côté, mes parents ont demandé à ce que cette rencontre se tienne à Vohipeno. Comme il a refusé cette proposition, j’ai donc décidé d’annuler les pourparlers ».
M.M : Si vous n’étiez pas impliqué, comment savez-vous les responsabilités d’Andry Rajoelina et du Colonel Lylison dans l’affaire 7 février ?
C.A : « Je n’ai pas encore adhéré au camp Rajoelina à cette époque. Je n’ai créé le Collectif des jeunes officiers que dans la nuit du 7 février. Deux semaines après, c’est-à-dire, le 21 février, un Officier de la Gendarmerie nous a fait savoir que c’est Lylison qui a tiré à Ambohitsorohitra. Je vous donnerai le nom de cet Officier supérieur quand le moment sera venu. Le 23 février, Lylison m’a demandé de rassembler nos forces pour renverser le régime, mais j’ai rejeté sa proposition. Après la mutinerie qui s’est explosée au CAPSAT le 8 mars et la destitution du ministre de la Défense nationale le 10 mars, le Colonel Fidy Rafaliarison m’a demandé de l’accompagner le 11 mars pour escorter Andry Rajoelina de l’Episcopat Antanimena vers sa résidence à Ambatobe. Après la passation de service à l’Etat-major, j’ai donc rameuté des militaires pour faire ce travail. Ensuite, le Colonel Lylison m’a appelé pour m’annoncer qu’il va rejoindre notre initiative. Il m’a demandé ce que j’ai déjà pu réaliser. Je lui ai répondu que j’ai déjà réussi à renverser le ministre de la Défense et le CEMGAM et que j’ai déjà accompagné Andry Rajoelina jusqu’à sa résidence. A mon tour, je lui ai demandé de destituer le Général Pily Gilbain qui était alors le numéro Un de l’Emmoreg. Le 12 mars, nous avions raccompagné Monja Roindefo vers la Primature et Lylison nous a rejoint avec des éléments de la FIGN. C’est là que notre collaboration a commencé. A l’époque de la Transition, quand la CNME a été mise en place, le premier responsable de cette commission, le Colonel Rabe Jules m’a confirmé que c’est Lylison qui a tiré à Ambohitsorohitra et c’est prouvé. Quand j’ai raconté cette histoire à Andry Rajoelina, il est resté sans voix. C’est depuis cet instant que j’ai été mis sur la touche ».
Davis R