Poussé par la vague bleue qui a déferlé sur les élections sénatoriales du 29 dernier, Honoré Rakotomanana retrouve le fauteuil de président de la Chambre haute.
Faire du neuf avec du vieux !
Il avait été élu à la tête du premier Sénat de la Troisième République en 2000 grâce au soutien de l’Amiral rouge. 16 ans après, il voit l’avenir en …bleu comme si l’a encore devant lui à 83 ans. Par une alchimie dont il a visiblement le secret, le rouge de l’Arema dont il était l’un des barons, a pris la couleur de la cravate du HVM. Un dress code de mise hier lors de la rentrée spéciale du Sénat qui ne s’est pas tenue le deuxième mardi après la proclamation des résultats, tel qu’il est prévu par la Constitution. Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’il soit pour quelque chose dans cet artifice politico-juridique. En dépit de la hiérarchie des normes qui place la Constitution au sommet de la pyramide, il s’était fait l’avocat du président de la République en soutenant que ce dernier avait jusqu’au 6 février dernier pour nommer son quota de sénateurs. Comme si on avait tapé sur la touche « replay » de son ancienne émission « Didy aman-dalan1a », du temps où il était secrétaire général du ministère de la Justice. Il s’agit évidemment de Rakotomanana Honoré qui est plus un pénaliste qu’un constitutionnaliste. En témoigne son passage à la Cour Pénale Internationale pour le Rwanda où il n’a pas toutefois convaincu malgré sa capacité à citer les textes par cœur. Sa matière de prédilection à l’Institut d’Etudes Judiciaires à Ankatso était le Droit Pénal Spécial (DPS), même s’il a été par la suite, nommé président de la HCC par Didier Ratsiraka avant d’être balayé par les événements de 1991, tout autant qu’il devait encore faire les frais de la crise post-électorale de 2002. Honoré Rakotomanana est un peu le « Talleyrand » malgache car il était de toutes les Républiques. En le propulsant au perchoir, le HVM avoue implicitement son incapacité de trouver dans ses rangs un présidentiable pour Anosikely. Quitte à remettre en selle un « has been » et faire du neuf avec du vieux. Un « loholona » » de 83 ans qui a l’avantage de ne pas être un adversaire potentiel en 2018 pour l’actuel locataire d’Iavoloha dont la « rupture avec le passé » annoncée dans son discours d’investiture reste de vains mots, même s’il s’agissait plus de plagiat que de véritable conviction.
R. O