
Le président du Sénat est protocolairement le deuxième personnage de l’Etat, mais il apparaît, du moins jusqu’à présent, comme le dernier des Mohicans par rapport aux autres chefs d’Institution.
Parce qu’il est le dernier arrivé, Honoré Rakotomanana n’a pas, pas encore, les honneurs dus à son rang, à en juger par son escorte composée entre autres, d’une Renault Clio qui est loin d’être le dernier modèle. Flanquée d’un gyrophare, cette berline qui fait partie de ce qui reste du parc auto d’Anosikely, sert de voiture ouvreuse, en plus du motard de tête. C’est sans commune mesure avec la cohorte de V 8 et la Mercedes blindée du président de la République. Ou encore le Hummer et la Mercedes Limousine du Premier ministre. Le président du Sénat est le plus mal loti alors qu’il sera pourtant appelé à exercer « les attributions présidentielles courantes jusqu’à l’investiture du nouveau président ». Et ce, en cas de démission pour quelque cause que ce soit du président en exercice.
Passe-droit. La voiture de fonction du président de la Chambre haute n’est pas non plus celle d’un chef d’Institution. C’est une Hyundai Santa Fe « made in China » issue du lot de 4 x 4 importé par le candidat Camille Vital qui a été « saisi » par l’Etat en 2014. Même un simple directeur de ministère – notamment au niveau des forces de l’ordre – est doté de ce type de véhicule qui a presque automatiquement la priorité jusqu’à servir parfois de passe-droit. Tant dans les embouteillages que sur les aires de stationnement. On n’a jamais vu un agent de la police municipale ou nationale sortir son petit carnet de contraventions. Au contraire, ils se mettent au garde-à-vous à leur passage. C’était le cas l’autre jour du côté du siège du CENAM aux 67 ha où l’un de ces véhicules roulait en contresens. Obligeant tous les usagers de cette « deux voies » à se rabattre sur la file de droite alors qu’ils étaient dans le bon sens. Se demandant en leur for intérieur qui se trouvait à bord de la Santa Fe aux vitres fumées et version chinoise comme l’attestent les caractères logographiques bien visibles sur la malle arrière. Un logo qui n’intéresse ni les voleurs ni les receleurs d’accessoires pour qui c’est du …chinois.
Parc auto. En revanche, la plaque d’immatriculation de la 4 x 4 était bien lisible. Appartenant à la série 5…. TBC, elle est de couleur noire comme celle du président du Sénat qui gagnerait à se distinguer par rapport à ceux qui se soucient peu ou prou du code de la route. Peut-être qu’Honoré Rakotomanana attend le déblocage du budget alloué à son institution pour se doter d’une voiture d’apparat en rapport à sa place. A l’instar de son homologue Jean Max Rakotomamonjy qu’on a vu dimanche en fin de matinée, du côté d’Analakely avec sa Toyota V8 WWT. Les deux 4 x 4 double cabine de l’escorte du président de l’Assemblée nationale étaient tout aussi flambants neufs, quoiqu’ils soient « vita sinoa » que la Hyundai du numéro Deux de l’Etat. Mais avant de penser à renouveler, fut-il en partie, le parc auto du Sénat, le nouveau maître du Palais d’Anosikely devrait s’enquérir de l’état des voitures sur cale réduites à l’état de carcasses sur le parking d’en face. Et ce, par souci de redevabilité envers les contribuables qui se demandent où sont passés les V8, les Ford Mondeo, les Toyota Camry et Yaris achetés avec leur argent.
R.O