En cette période cruciale dans la vie de la nation, les organisations oeuvrant dans le domaine du Genre, telles que Genderlinks, rappellent l’importance de la prise en compte de la dimension Genre dans le gouvernement.
Alors que la nomination du nouveau Premier Ministre fait rage, et que ladite nomination par le Mapar est encore controversée, les spécialistes du Genre regrettent le fait que personne ne semble montrer un quelconque intérêt quant à la participation, ni aux capacités des femmes pour tenir ce poste. « On dit tout et n’importe quoi, et on pense à tout sauf aux femmes » rapporte alors Ialfine Papisy de l’ONG GenderLinks. En effet, alors que l’équilibre régional est pris en compte, et que les sensibilités politiques jouent pour beaucoup dans la décision de la nomination de ce Premier Ministre, qui nommera ensuite les membres du gouvernement, la dimension Genre n’est pas du tout prise en compte. « Cela ne veut pas forcément dire qu’il faut une femme à la tête du gouvernement, mais cela peut être une possibilité, si la femme remplit les conditions et les compétences nécessaires pour le poste. D’ailleurs, le nouveau Premier ministre devra également être sensible au Genre, et considérer les compétences et les expériences des éventuels ministrables, qu’ils soient homme ou femme » ajoute Ialfine Papisy.
Efforts. L’équilibre du Genre est encore un long chemin à parcourir à Madagascar, même si des efforts ont été faits. Car durant toute cette période de transition, il faut reconnaître que la lutte pour la parité sur la scène politique a porté peu à peu ses fruits. En 2007, elles représentaient 8% à la Chambre basse. Et après les élections législatives du 20 décembre 2013, elles sont 30 femmes à avoir obtenu un siège lors de la députation. Cela représente 20%, soit 8 points de plus par rapport à 2007. Les efforts sont palpables, même si cela n’est pas encore assez. Les prochaines élections communales représentent une opportunité certaine pour les femmes, qui peuvent encore se porter candidates. Les électeurs, quant à eux, ne doivent pas oublier que seules les compétences comptent, et qu’une femme peut très bien relever le défi de la bonne gouvernance. Et elle ne demande qu’à le prouver !
Anjara Rasoanaivo