Avec la disponibilité de visa à l’arrivée, Madagascar est au 12e rang des pays les plus ouverts aux ressortissants africains en Afrique. Mais l’instauration d’un paiement pour les visas court séjour pourrait avoir des impacts sur l’attractivité, selon les spécialistes.
Il vaut mieux être Américain qu’Africain pour voyager librement en Afrique. C’est l’une des conclusions de l’étude coréalisée par le cabinet McKinsey, la CEA et la BAD (Banque africaine de développement), pour le rapport sur le classement des pays africains les plus ouverts et les plus fermés aux ressortissants africains. D’après le rapport, un Africain a besoin de visas pour se rendre dans 55% des pays africains, alors qu’un Nord Américain n’a besoin de visa que dans 45% de ces mêmes pays. Les Africains peuvent obtenir leur visa à l’arrivée dans 25% des pays africains, contre 35% pour les Nord-Américains. Seuls 13 pays africains sont librement accessibles aux ressortissants du continent. Selon l’indice de classement publié par la BAD, les pays les plus ouverts aux ressortissants africains sont les Seychelles, suivi du Mali, de l’Ouganda, et du Cap Vert. L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est sont les régions les plus accueillantes. L’Afrique du Nord et l’Afrique Centrale, sont, par contre, les plus fermées à leurs frères et sœurs, d’après le rapport. Pour Madagascar, l’indice d’ouverture sur les visas place le pays au 12e rang en Afrique, avec les Comores et la Somalie.
Risque. Cette bonne place de la Grande Ile est dûe aux facilités sur l’obtention de visa. Pour les ressortissants africains, Madagascar accorde des visas à l’arrivée. Cependant, une nouvelle règle vient d’être instaurée. Depuis le 8 février 2016, les visas court séjour sont désormais payants, à Madagascar. D’après la notification émise par les autorités, les touristes doivent payer 31 Euros pour un visa de moins de 30 jours ; 39 Euros pour un visa de 31 à 60 jours ; et 54 Euros pour un visa valable de 60 à 90 jours. Il s’agit de visas court séjour destinés au tourisme, aux voyages d’affaires ainsi qu’aux missions et stages de courte durée. Ils ne sont pas transformables en visa long séjour, d’après les explications. Outre la nécessité de visas pour les ressortissants africains, il faut reconnaître que cette mesure réduit l’attractivité de la Grande Ile. D’après l’étude de la BAD, la moitié des déplacements dans le monde relève du tourisme, et la plupart des touristes choisissent des destinations au sein de leur région. Pour un pays qui mise sur le tourisme, comme Madagascar, l’amélioration de la libre circulation aux ressortissants du continent a une importance stratégique.
Antsa R.