L’étude publiée cette semaine par l’ONG WECF (Women in Europe for a Common Future) a retenu l’intérêt des jeunes parents, même à Madagascar : près de 299 produits cosmétiques pour bébés contiennent des ingrédients potentiellement dangereux.
Lait de toilette, lingettes, shampooings, eaux nettoyantes, etc. Ces produits cosmétiques destinés aux bébés sont de plus en plus utilisés à Madagascar par les jeunes parents, et notamment les jeunes mamans citadines. Une étude publiée à l’international, au début de cette semaine a particulièrement alerté les jeunes parents en avançant que sur les 341 ayant fait l’objet d’une enquête, la majorité contient des produits chimiques classés « à risque élevé » et par conséquent, potentiellement dangereux pour les bébés, car favorisant des allergies ou ont des effets toxiques sur la reproduction.
L’étude parle de la présence de trois ingrédients ou familles d’ingrédients classés « à risque élevé » (le méthylidothiazone, un allergène de contact et le phénoxyéthanol, un conservateur, ainsi que des parfums qui pourraient présenter des risques d’allergie) dans 299 produits tandis que 181 autres contiennent des composantes « à risque modéré » et quelques autres, des produits dont la toxicité est faible ou encore mal évaluée.
Inquiétudes. Cette étude n’a pas manqué de susciter l’intérêt des jeunes parents qui utilisent sur leur bébé ces produits pour l’hygiène. Non sans se poser des questions sur le crédit à accorder aux véritables portées de ces études, et sur les textes qui régissent la fabrication et la commercialisation de ces produits. « J’ai l’habitude d’utiliser pour mes trois enfants une marque de shampooing et une autre, de lingettes, qui contiennent le conservateur et l’allergène indiqués dans cette étude fortement relayée par les médias en ligne. Heureusement, aucun de mes enfants n’a développé d’allergie, mais je ne peux m’empêcher de me demander si ces ingrédients n’auront pas, plus tard, des conséquences sur la santé de mes enfants », confie une jeune mère qui a décidé de demander l’avis d’un dermatologue pour se rassurer. Il faut savoir que les produits objets de cette étude sont encadrés par les lois dans les pays où ils ont été fabriqués. Ceux commercialisés dans l’Union européenne sont régis par les textes en vigueur (notamment sur les normes européennes) dans les pays de l’Union. Dans ces pays, contrairement aux médicaments, les produits cosmétiques ne nécessitent pas d’autorisation spécifique avant leur commercialisation, mais doivent néanmoins respecter un certain nombre de conditions, telle que l’obligation de mentionner la composition du produit.
Bas de gamme. Quid alors des produits bas de gamme qui inondent le marché malgache ? En effet, si les produits concernés par cette étude sont tous des produits jugés « de bonne marque » par les utilisateurs, car « acceptés » par le marché européen, de nombreux produits commercialisés à Madagascar restent un mystère quant à leur éventuelle toxicité. En effet, les compositions de ces produits, vendus à des prix extrêmement bas pour s’aligner au pouvoir d’achat des ménages, ne sont pas toujours indiquées, et quand elles le sont, c’est dans une langue inconnue de la majorité des Malgaches. Afin d’éviter au minimum les risques sur la santé des bébés, mieux vaut sans doute lire systématiquement les étiquettes, reconnaître les ingrédients jugés dangereux et vérifier leur présence dans la composition du produit avant tout achat.
Hanitra R.
