
D’après les explications d’un parlementaire issu du MAPAR, certaines grandes figures de ce parti politique souhaiteraient officialiser le basculement dans l’opposition.
Le poste de 7e vice-président au Sénat relance les débats sur la question de l’opposition. Faut-il rappeler que le nouveau Règlement intérieur de la Chambre haute adopté la semaine dernière à Anosikely prévoit un poste de Vice-président réservé à l’opposition. Pas plus tard qu’hier, le président du parti Tamami, Samihary Floriot a déclaré que « cette place ne devrait pas être confiée à des partis ayant réussi à obtenir un ou plusieurs sièges lors des dernières élections sénatoriales, mais qui n’a pas encore officialisé leur statut d’opposition auprès du Ministère de l’Intérieur ». Une allusion certainement aux partis « Miaraka Amin’i Prezida Andry Rajoelina » (MAPAR) et « Tiako i Madagasikara » qui disposent respectivement de 2 et 3 sénateurs. D’après cet ancien membre du Congrès de la Transition, « si l’on se réfère à la Constitution, le 7e vice-président du Sénat et celui de l’Assemblée nationale ne devrait pas forcément être un sénateur ou un député… L’essentiel c’est qu’il soit issu de l’opposition. Une personnalité extérieure à ces deux Institutions peut donc être désignée à ce poste ». Continuant sur sa lancée, le numéro Un du Tamami de lancer une mise en garde contre la nomination d’un 7e vice-président du Parlement qui n’est pas issu d’un parti ayant officialisé son statut d’opposant au régime. « Nous n’accepterons jamais cette option », a-t-il averti.
Groupuscules. Reste à savoir si les tenants du régime vont écouter ce clin d’œil lancé par Samihary Floriot. D’autant plus que pour l’heure, les partis politiques ayant officialisé leur statut auprès du Ministère de l’Intérieur ne sont que des groupuscules et des petits partis qui n’ont même pas osé présenté des candidats lors des dernières élections sénatoriales. C’est certainement la raison pour laquelle bon nombre d’observateurs estiment que la place de 7e vice-président au Sénat et à l’Assemblée devrait revenir au MAPAR d’Andry Rajoelina. Et ce, dans la mesure où même si ses députés et ses partisans lancent parfois de véritables discours d’opposant, l’ancien président Marc Ravalomanana a toujours confirmé depuis son retour d’exil son soutien au régime Rajaonarimampianina.
Acharnements. En tout cas, d’après les explications d’un parlementaire issu du MAPAR, certaines grandes figures de ce parti politique souhaiteraient officialiser le basculement dans l’opposition. Certainement afin de pouvoir briguer un poste de Vice-président à Tsimbazaza et au Palais de Verre d’Anosikely. Notre source a toutefois laissé entendre que l’ancien président de la Transition reste réticent sur la question. Une stratégie politique certainement prise afin d’entretenir le suspense et d’éviter d’annoncer trop tôt la couleur, puisque nul n’ignore que l’objectif des fidèles partisans de la Révolution orange de 2009 constitue la Présidentielle de 2018. Une manière également pour l’ancien homme fort du pays d’éviter que les tenants du régime HVM ne commencent à lancer les acharnements contre ses proches collaborateurs présents au pays. Pour l’heure, Ambodivona tarde à trancher sur la question. Pourtant, la Coordonnatrice du MAPAR et non moins députée d’Ambatofinandrahana, Christine Razanamahasoa et l’ancien Directeur de la Force d’Intervention Spéciale (FIS), le Colonel Lylison René de Rolland pourrait logiquement siéger à la Vice-présidence, respectivement de l’Assemblée nationale et du Sénat si toutefois, Andry Rajoelina donne son feu vert pour le basculement vers l’opposition. Sinon, la place au Sénat restera vacante. Faut-il rappeler que du côté de Tsimbazaza, un peu moins de deux ans après l’élection du Bureau permanent dirigé par Jean Max Rakotomamonjy, le poste de 7e vice-président reste inoccupé.
Davis R