La dématérialisation se présente surtout comme un moyen de solutionner des problématiques telles que la lutte contre le trafic d’argent sale, les détournements ou encore contre la corruption. L’idée étant de faire disparaître « le cash », au profit notamment des transferts d’argent via son téléphone mobile, sur lesquels on peut avoir largement plus de contrôle. Aux dernières nouvelles en Europe, c’est le billet de 500 Euros qui devrait trinquer en premier. A l’exception de l’Allemagne, tous sont en effet d’accord pour supprimer ce billet souvent utilisé à des fins malfaisantes, et qui en réalité ne sert même pas aux consommateurs lambda, tant sa valeur est trop importante.
A Madagascar, haut lieu des détournements de fonds et de la corruption à tous les niveaux, le débat autour de la dématérialisation de la monnaie n’est pas encore de mise. Cependant, le mobile banking y occupe une place de plus en plus significative sur le marché des moyens de paiement. Depuis 2010, il permet de payer ses courses, ses repas au restaurant ou encore ses factures avec de l’argent électronique directement à partir de son téléphone mobile. Il permet par ailleurs à des personnes ou des entités de s’envoyer de l’argent électronique instantanément via leurs mobiles respectifs.
Mais si le mobile banking permet de minimiser la circulation d’espèces, il n’a pas pour objet de la supprimer. Car en effet, bien que l’argent qui est envoyé via ce système soit initialement électronique, le mobile banking offre à ses destinataires la possibilité de le transformer en espèces. Aujourd’hui, une seule plateforme de paiement à Madagascar s’inscrit dans la lignée de la véritable dématérialisation de la monnaie : e-tsena.com. Son concepteur Alvino Heresoa, a voulu créer un système permettant de transformer l’argent de ses Utilisateurs en Bons d’achats électroniques uniques (BAE) utilisables exclusivement chez un commerce ou une entité de leur choix, en leur offrant ainsi une maîtrise et une traçabilité totales de l’utilisation de leur argent par leurs Bénéficiaires.
Antsa R.