Si l’on se réfère au prix minimum du kilo (500 000 ariary) de cette pierre industrielle récemment découverte dans la carrière d’Ankaraoka, cette production disparue aura une valeur de près de 2 milliards d’Ariary.
Plus de 200 exploitants travaillent dans la carrière d’Ankaraoka, commune rurale de Marotsipohy, district d’Anjozorobe depuis sept mois. « Le propriétaire de cette carrière dispose d’un permis minier légal. C’est pourquoi nous avons osé l’exploiter dans le formel en payant une location de l’ordre de 11 millions d’Ariary par mois. Mais il nous a trahi quand il a découvert que nos activités rapportaient beaucoup d’argent », a évoqué Jean Yrmand, exploitant contractant et frère d’une victime de la fusillade sur place la semaine dernière. En effet, « nous avons pu collecter 400 kg de cristal titane en l’espace de deux semaines. Ces produits miniers sont enterrés au sein de notre camping en attendant leur écoulement. Actuellement, la carrière devient une zone rouge à la suite de l’intervention d’un huissier accompagné de nombreux éléments des forces de l’ordre et ce, sur l’ordre du fils d’un haut dirigeant de ce pays », a-t-il dénoncé. « Nous avons ainsi perdu notre production. Et nous pointons du doigt ce fils d’un haut dirigeant que nous accusons de se trouver à l’origine de ce problème. Nous allons d’ailleurs le poursuivre en justice avec le huissier », a-t-il enchaîné.
Zone rouge. Par ailleurs, ces exploitants miniers qui se sentent victimes, ont révélé qu’ils ont déjà eu gain de cause au niveau du tribunal en portant plainte contre le propriétaire de la carrière. Celui-ci a été ainsi condamné à payer des dommages d’une valeur de 50 millions d’Ariary lors d’un verdict prononcé le 03 février 2016. Entre temps, « notre adversaire a également présenté une ordonnance du tribunal nous expulsant immédiatement de la carrière. Face à cette situation, nous avons fait appel. Le procès devrait avoir lieu le 09 mars 2016 mais l’huissier en question, escorté par des éléments des forces de l’ordre, nous a expulsés de force de la carrière. Les gendarmes ont refusé de tirer sur nous qui ne sommes que de simples civils sans arme. C’est pourquoi, les éléments des forces de l’ordre ayant accompagné le fils du haut dirigeant au pouvoir ont ouvert le feu tout en brûlant nos cases d’habitation », a témoigné Tonisoa, un autre exploitant de la carrière. Maintenant les sites se trouvant dans un rayon de 200mètres de cette carrière sont maintenant classés zone rouge. « Il y a d’autres exploitants ne faisant pas partie de notre équipe qui y travaillent, et ce, sous la surveillance des éléments des forces de l’ordre », a-t-il rajouté.
Guerre. Notons que les 400kg de cristal titane auraient une valeur de 2 milliards d’Ariary si l’on se réfère au prix minimum du kilo de cette pierre industrielle (500 000 ariary), d’après toujours ces exploitants miniers expulsés. Ceux-ci ont fait savoir qu’ils ont été les premiers à avoir exploité cette carrière de cristal titane, et ce, depuis sept mois. « Mais si cela continue, les Malgaches ne seront plus propriétaires des terrains dans leur pays. Et on ne se laissera jamais le décès de notre neveu Mandinisoa, âgé de 29 ans impuni. Sa dépouille est introuvable jusqu’à maintenant. Nous considérons qu’il s’agit d’une véritable déclaration de guerre contre nous », a crié Tsimiondra Tomasy, le virulent membre du MONIMA, qui plus est, oncle de la victime.
Navalona R.
