Il pourrait créer la surprise lors de cette élection présidentielle américaine. Donald Trump est en train de déjouer tous les calculs de l’establishment du parti républicain, en faisant la course en tête des primaires. Il scandalise par ses prises de position outrancières, mais il plaît à une partie de l’électorat qui est séduit par son franc-parler et son non-conformisme. Les analystes politiques l’ont brocardé depuis le début de sa campagne, ne prenant pas au sérieux ses déclarations provocantes sur des sujets très sérieux. Ils se sont dits qu’il s’écroulerait dès le début des élections et pourtant, le voilà qui vole de victoire en victoire, triomphant d’un Etat à l’autre. Après le « super Tuesday » et sa victoire dans sept Etats, la panique commence à gagner le camp républicain.
Donald Trump, le troublion
Donald Trump dérange car il n’entre pas dans le schéma du candidat républicain conventionnel. Il tient un discours ultra sécuritaire et il fait siennes les thèses des ultra conservateurs, mais il n’hésite pas non plus à se qualifier de chrétien sensible à la misère des plus pauvres. C’est donc pour cette raison qu’il séduit un électorat très large. Ses adversaires ne s’avouent pour l’instant pas vaincus et n’ont pas encore jeté l’éponge. Marco Rubio, Ted Cruz et John Kasich, ses adversaires directs, espèrent encore renverser la tendance dans les élections à venir. Mais l’avance qu’il a pris sur eux est très confortable et il compte bien la conforter ou mieux encore, de remporter tous les états qui restent. Les caciques du parti républicain commencent à voir poindre une véritable « berezina » en novembre car ils craignent de devoir en faire leur candidat. Ces derniers vont cependant tout faire pour que cela n’arrive pas et élaborent toute une stratégie dans ce sens. Donald Trump pourrait s’il n’est pas choisi, se présenter comme candidat indépendant et nul ne sait quel en serait le résultat. Hilary Clinton qui a triomphé lors du super Tuesday ne s’est pas trompé sur son importance et a commencé à porter ses attaques contre ce dernier. C’est un cas de figure atypique qui est en train de se présenter aujourd’hui lors de ces élections présidentielles américaines de 2016.
Patrice RABE