Sorcellerie, crise de possession, maladie psychiatrique, les nombreuses définitions et interprétations données à l’« ambalavelona » et ses manifestations hystériques n’ont pas rassuré face à l’incertitude qui les entoure.
« Il n’y a pas lieu de paniquer car cette maladie est parfaitement guérissable », a affirmé, hier, le ministre de la Santé publique, le Pr Mamy Lalatiana Andriamanarivo, à propos de l’« ambalavelona » qui a quelque peu agité l’opinion publique ces derniers temps. Face à cette situation de confusion, le ministre avance une définition qui reste dans le domaine scientifique en affirmant qu’elle n’est associée ni à des lésions organiques ni à des germes. Il fait, toutefois, référence à l’âme de l’individu. « L’ambalavelona est un symptôme résultant d’une grande détresse psychologique ou une profonde angoisse qui affecte à la fois le corps et l’esprit, voire l’âme de l’individu », déclare-t-il face à la presse. Une description qui se veut scientifique, non sans toucher à l’extrascientifique. Aspect que le ministre n’a visiblement pas voulu ignorer en soulignant que la contribution des hommes d’église et des « dadarabe » (que le public associe aux guérisseurs et aux sorciers) dans la prise en charge de l’ambalavelona, a été bénéfique. « Les victimes de cette maladie ont besoin de sécurité et de calme, qu’elles ressentent lors des interventions de ces personnes », ajoute-t-il, tout en spécifiant que cette maladie est déjà connue depuis des siècles à Madagascar et dans d’autres pays et a, dans chaque région, une dénomination qui lui est propre comme « kasoa », « ambalapaingotra », « njarinintsy » ou encore « rajo». D’après les explications du ministre, l’ambalavelona pourrait se manifester de manière discrète, ou au contraire, compliquée telle des hallucinations, délires et instabilité. Quant aux victimes, il s’agit à 95% d’adolescentes. Là encore, le ministre de la Santé avance une explication : « les victimes sont principalement des filles de 10 à 17 ans, plus vulnérables car elles peuvent traverser à cet âge une période d’instabilité ». A ce jour, plus d’un millier de jeunes dans diverses régions de Madagascar, ont été victimes de l’ambalavelona et la plupart d’entre elles sont guéries, assure le ministère de la Santé publique. Rappelons qu’un culte « anti-ambalavelona » a déjà eu lieu dans un temple à Antananarivo tout récemment.
Hanitra R.