A M-9, c’est-à-dire à neuf mois de l’échéance, les doutes exprimés sur la tenue du Sommet de la Francophonie à Madagascar commencent à se dissiper. Les propos rassurants tenus par les ambassadeurs des pays francophones en poste à Antananarivo arrivent à propos pour appuyer la volonté du régime d’asseoir son image internationale. Il est vrai que les sceptiques étaient nombreux et n’hésitaient pas à ironiser sur les déclarations de responsables gouvernementaux, pleines d’optimisme.
Sommet de la Francophonie : M-9 !
Pour signifier que les opérations sont bien engagées, le lancement des travaux d’extension de l’aéroport d’Ivato a été fait sous les yeux de la presse. Prévu d’être effectué en 2009 pour la tenue des Sommets de l’OUA et de la Francophonie, cet agrandissement de l’aéroport ne concernera cependant que le parking et les pistes d’atterissage et va être effectué dans les normes. Il n’est pas possible de faire plus dans ce laps de temps. L’honneur sera sauf car « les infrastructures nécessaires à l’accueil des invités seront livrés à temps » selon le ministre des Transports. Des aménagements seront apportés sur les routes menant à l’aéroport, affirme-t-il . Maintenant, il faut voir la manière dont tous ces engagements seront tenus. A neuf mois de l’échéance, on peut se demander comment les sociétés qui vont effectuer les travaux vont procéder. Ce sont toutes de grandes sociétés renommées sur le plan international et on peut leur faire confiance pour tenir les délais. Les retombées de ce Sommet de la Francophonie vont profiter aux opérateurs économiques locaux, n’hésite pas à déclarer la ministre des Affaires Etrangères. Les grands prestataires de service, loueurs de voitures et hôteliers, vont bénéficier de la manne financière provenant des fonds mobilisés. La population, elle-même, ne verra pas le moindre sou lui revenir, néanmoins elle connaîtra l’atmosphère des grands sommets internationaux. A neuf mois du sommet de la Francophonie, l’engouement populaire n’est pas encore là, mais le pouvoir doit tout faire pour le créer.
Patrice RABE