
Madagascar est doté d’un Service de Renseignements Financiers (SAMIFIN) depuis 2007. Cette structure nationale est chargée à la fois de la lutte contre le blanchiment d’argent, la corruption et le financement du terrorisme. En termes de résultat, le SAMIFIN n’a pas encore réalisé des actions convaincantes. C’est pour cette raison que sa restructuration s’impose 9 ans après. A ce propos, le gouvernement a déjà adopté un projet de décret où le texte régissant le SAMIFIN fait l’objet de toilettages. Ces toilettages visent surtout à améliorer certaines dispositions du texte qui ne sont plus adaptés à la réalité actuelle au sein de la structure, notamment au niveau de son organigramme. L’ancien texte prévoit par exemple l’existence de conseillers auprès du directeur général alors que finalement, ce dernier est entouré de directeurs. Le projet de texte apporte également des clarifications sur les questions relatives aux ressources du SAMIFIN. Jusqu’ici donc, il n’est pas question de dissolution du SAMIFIN. C’est son directeur général qui part car il est à l’expiration de son mandat (voir article par ailleurs) et non la structure.
Quid de l’évaluation ? Le SAMIFIN devait s’intéresser aux dossiers brûlants qui sentent la corruption et le blanchiment d’argent. C’est par exemple le cas des trafics de bois de rose ou des financements de campagnes électorales à Madagascar. Des investigations auraient été menées sur les comptes des trafiquants de bois de rose, mais ces investigations n’ont pas abouti aux résultats escomptés. En fait, le système d’évaluation des actions de ce Service de Renseignements Financiers laisse à désirer. Qui évalue le SAMIFIN ? Cette structure doit se conformer dans sa mission aux règles et principes internationaux de renseignements financiers, selon les recommandations et normes du Groupe d’Action Financière (GAFI). Ces recommandations définissent un cadre complet et cohérent de mesures devant être mises en œuvre par les pays afin de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que le financement de la prolifération des armes de destruction massive.
Historique du SAMIFIN
Pour combler les lacunes de la loi n°97.039 du 07 septembre 1997 et pour honorer des engagements qu’il avait souscrits lors de la 20e session extraordinaire de l’Assemblée Générale de l’ONU, Madagascar a voté en 2001, la loi contre le blanchiment des capitaux, la confiscation, le dépistage et la coopération internationale. Celle-ci n’a été promulguée qu’en 2004 sous la référence loi n°2004-020 du 19 août 2004. Bien que l’initiative de cette loi ait été prise par les ressources et expertises nationales, la rédaction du texte a été réalisée dans l’esprit des recommandations du GAFI. En conséquence, le décret n° 2007-510 du 4 juin 2007 a été pris en conseil des ministres pour la création, le fonctionnement et l’organisation du SAMIFIN dénommé « Sampandraharaha malagasy iadiana amin’ny Famotsiam-bola ». Un tel service est connu mondialement de cellule de renseignement financier. Ainsi, le SAMIFIN est devenu opérationnel depuis le 18 juillet 2008 ayant siégé à ses débuts à Mangarivotra Faravohitra. Actuellement, ce service se situe dans l’enceinte du Golden’s Building SEIMAD aux 67 Ha nord-ouest.
Fin de mandat du DG
Le mandat du Directeur Général du SAMIFIN, Jean-Claude Razaranaina, touche à sa fin. Et ce, en application des dispositions du décret n° 2015 -1036 du 30 Juin 2015 portant création, organisation et fonctionnement du Service des Renseignements Financiers (SAMIFIN), le CSI lance un appel à candidatures ouvert pour le recrutement du Directeur Général du Service des Renseignements Financiers (SAMIFIN). Faut-il rappeler que ce service a été créé le 4 juin 2007.