La journée internationale de la Femme est, depuis 1975, célébrée le 8 mars et est l’occasion de mettre en exergue les avancées enregistrées en matière de droit des femmes. En 2016, la dénomination a évolué et est devenue « journée internationale pour les droits de la femme ». Au fil du temps, elle semble s’être banalisée au point qu’elle semble être une journée comme les 364 autres instituées par l’ONU dans son calendrier annuel. La lutte pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ne date pas d’hier et elle a commencé effectivement au début du XXe siècle. Les progrès ont été lents, mais les acquis dans ce domaine sont indéniables.
Une lutte de longue haleine
Que dire de cette célébration de cette journée du 8 mars 2016 ? Au-delà du fait qu’il s’agit d’une journée chômée et payée pour les femmes, on ne sent pas un grand engouement pour les différentes manifestations qui l’ont marquée cette année. A Madagascar, les festivités présidées par la première dame à Antsiranana ont revêtu un cachet très officiel, celles organisées par la commune urbaine d’Antananarivo ont été suivies par un public assez important. Les distributions de vivres et d’argent ont été symboliques. La réalité quotidienne vécue par la grande majorité des femmes malgaches est différente de la présentation qu’on en fait dans les conférences et dans les débats organisés ici et là. Leur cadre de vie et les contraintes subies au sein de la société malgache ne leur permettent pas d’assurer pleinement leur rôle dans le domaine du développement. La différence entre les femmes des villes et celles des campagnes est criante. Les premières peuvent avoir accès à l’éducation et les secondes n’ont qu’un horizon limité devant elles, elles n’ont comme perspective qu’une vie de famille monotone et les travaux des champs particulièrement harassants. Parler dans ce contexte de progrès de la condition féminine à Madagascar est illusoire, mais il ne faut pas baisser les bras, car les sociétés occidentales ont mis plus d’un siècle à arriver à leur stade actuel. Seul le temps fera évoluer les mentalités.
Patrice RABE