Son nom est parmi les plus cités pour le Palais de Mahazoarivo en cas de changement de locataire.
Il ne dit pas non si le poste de Premier ministre venait à être vacant pour une cause ou une autre. « De toute façon, cela dépend du Président de la République et de l’Assemblée nationale », reconnaît Erick Rajaonary. En tout cas, le PDG de Guanomad est prêt à apporter sa part d’…engrais pour le développement du pays en général et de l’agriculture en particulier. « Pour sortir de la pauvreté, il est impératif de développer le secteur agricole », souligne ce grand défenseur de l’agriculture et promoteur de la filière Bio à travers le pays. Le succès de Guanomad lui a même conféré un rayonnement international. De Paris à Londres, en passant par Boston, Bruxelles, Livingstone, Genève, Addis-Abeba, Johannesburg, Durban… En 2013, il a été élu meilleur entrepreneur africain sur plus d’un millier de candidats issus de 35 pays par l’African Leadership Network.
Signal fort. En 2016, bon nombre de personnes physiques et morales voient en ce « self made man », le meilleur Premier ministrable parmi les prétendants potentiels à Mahazoarivo. Il pense que « le pays ne pourra plus se permettre de changer de Premier ministre pour le reste du quinquennat ». C’est-à-dire d’ici 2018. A son avis, «l’instabilité institutionnelle n’est pas propice au climat des affaires ». Il parle en connaissance de cause de par sa qualité de président du Fivmpama. Sa nomination à la Primature serait un signal fort du secteur privé de prêter main-forte à l’Etat pour redresser économiquement le pays qui se trouve dans le marasme. Autrement dit, ce serait plus le secteur privé que la personne d’Erick Rajaonary qui se trouverait à la tête du gouvernement. « Je serai un Premier ministre neutre, un PM de rassemblement », fait-il savoir. Une manière de laisser entendre qu’il ne s’empressera pas d’adhérer au parti au pouvoir.
Maîtres-mots. « Je ne compte pas faire une carrière politique », déclare cet expert-comptable diplômé de Lyon et chantre du patriotisme économique. C’est un porte-flambeau et fervent défenseur du label « vita gasy ». Après avoir réussi avec ses 5 sociétés qui opèrent dans différents secteurs (immobilier, hôtellerie-restauration, agriculture…), son nouveau challenge est de développer le pays. Avec pour maîtres-mots bonne gouvernance, austérité budgétaire, décentralisation effective, lutte contre l’insécurité et la corruption… « C’est le rôle du Premier ministre », explique ce technicien qui est un véritable manager. S’il est nommé à Mahazoarivo, cet homme qui est pour « le renforcement de notre capacité de résilience », aura à cœur de réaliser la Politique Générale de l’Etat (PGE) définie par le Président de la République. Concernant ses relations avec ce dernier, Erick Rajaonary qui sera « un exécutant » de répondre que « ça va ». Les deux experts-comptables et non moins rotariens ayant eu l’occasion de travailler ensemble.
20 ministères. Il, c’est évidemment Erick Rajaonary. Un homme connu et reconnu par la communauté internationale notamment pour sa rigueur de gestion. « Si je deviens Premier ministre, je réduirai à 20 ministères l’organigramme du gouvernement », lance-t-il. Par souci d’austérité budgétaire et d’amélioration de la gestion du service public. Il renoncera également à la gestion de ses sociétés pour éviter tout amalgame et tout conflit d’intérêts. Il va sans dire qu’au cas où il ne décroche pas la Primature, il restera à la présidence du Fivmpama et de ses sociétés. Dans tous les cas, il est fier d’être malgache originaire de la Région Amoron’i Mania. Plus précisément de Fandriana, le principal berceau de l’intelligentsia betsileo qui a donné au pays de hauts cadres et dirigeants. Son arrière grand-père était chirurgien dentiste et son père médecin stomatologiste. Face au défi du développement et à l’enjeu de la stabilité, Erick Rajaonary est armé jusqu’aux dents.
R.O
