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mercredi, octobre 9, 2024
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Spleen : Quand un bateau passe, quand un train siffle, quand un avion s’envole dans le ciel…

La SMTM – La Société Malgache des Transports Maritimes – seule compagnie intercontinentale battant pavillon malgache a sombré corps et âmes depuis belle lurette comme le « Gasikara ». Le RNCFM – Réseau National des Chemins de Fer Malgache- semble dérailler et disparaître petit à petit du paysage et enfin, Air Madagascar, fait décoller de moins en moins d’avions. Alors quand un bateau passe et fait vrombir ses sirènes, l’on ne peut avoir qu’un double pincement au cœur. Le premier, dû au regret de voir ces vaisseaux étrangers sans équipage national claironner la réussite des autres et celle de notre déchéance, la seconde celui de penser que ces cargaisons parties disparaître à l’horizon sont de même nature pour l’essentiel qu’il y a quarante ans (girofle, vanille, minerais…) et encore de moindre quantité. Le seul produit vedette d’exportation par voie maritime et qui est à la mode et à notre grand malheur, s’appelle le bois de rose dont le tonnage défie tous les autres produits que nous envoyons ailleurs. Les trains, eux, ne sifflent presque plus, en existe-t-il encore d’ailleurs ? La société qui les gère ne peut même pas se payer de passages à niveau, les quelques apparitions sont si rares alors à quoi bon ? Les marchands s’installent à même la voie et quand un employé qu’on n’ose pas appeler cheminot met son sifflet à la bouche, on s’enlève nonchalamment avec l’air dépité. Pour le TGV, il faut aller voir ailleurs. Pour le folklore, il y a  le réseau sud avec le FCE (Fianarantsoa Côte-Est), un tortillard qui dévale la falaise  de la capitale du Betsileo vers Manakara. Un train ? Plutôt un convoi de parc d’attractions à travers la verdure de l’Est qu’un moyen de transport. Il fait néanmoins le régal des touristes en goguette sauf quand un wagonnet à traction humaine rempli  de passagers vient perturber le voyage. Et quand un avion s’envole dans le ciel on se demande : « Ô combien de tortues ! Ô combien de kilo d’or ! Ô combien de carats de saphir emmènes-tu dans tes soutes ?  Le transport aérien avec l’Open Sky, terme technocrate, qui veut dire Grande Braderie de l’espace aérien malgache ou de façon vulgaire :  « Pousse-toi  petites fesses que je m’installe ! », s’entend bien avec Open Ground. Mais arrêtons de jouer les cassandres, demandons-nous plutôt : « Dis ô toi que voilà, Madagascar Souverain, pleurant sans cesse. Dis, qu’as-tu fait de ta jeunesse ? » Dans notre prison de misère, nous contemplons le ciel si bleu si calme et imaginons avec regret ce que nous aurions pu faire si c’était à refaire.

M.Ranarivao

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