Razafinimanana Nambinina Tahiry est le président de Tanora Hampandroso an’i Madagasikara, une association apolitique qui vise le développement de Madagascar et qui regroupe les jeunes et moins jeunes à agir, même dans le silence. Il n’a jamais été membre de parti politique ni de quelque association que ce soit.
Chaque fois qu’il poste quelque chose sur facebook, c’est soit pour faire une action en faveur d’une personne ou quelque chose, soit représenter un de ses membres en réalisant l’action. Tout récemment, il a installé un panier de basket-ball à Ambatomirahavavy. A Toamasina, ils ont choisi une vieille dame pauvre et l’ont emmenée dans une grande surface pour prendre ce qu’elle voulait : « elle n’a pris qu’une boisson et des biscuits ». Bref, c’est par le biais de ces petites actions concrètes que Razafinimanana Nambinina Tahiry et les membres de son association agissent. Il est conscient qu’entre agir et parler, il y a une grande différence. Alors notre portrait du jour agit par petites touches. On le connaît en tant que Nambi Tah Malagasy. A 35 ans, c’est un accro de réseaux sociaux pour un objectif bien précis : « faire passer ses messages qui concernent souvent le développement de Madagascar ». Papa d’un garçon de 6 ans, il travaille dans une grande entreprise de bâtiment et travaux publics. Ancien d’une EPP et d’un CEG à Ambatondrazaka, il décrochera son baccalauréat technique à Antsirabe finalement en 2000, après des études au collège Rasalama. Vient ensuite une année sabbatique à cause de difficultés financières des parents, il a suivi de nombreux stages pour éviter de rester sans rien faire. Il a participé par exemple au projet CRESED II concernant la construction de maisons dans tout Madagascar. Il est ensuite rentré à l’université d’Antananarivo à la Faculté des Sciences et a décroché son diplôme en sciences de la terre. Il ne s’est pas arrêté là car il a continué avec un Ingéniorat BTP à Antananarivo. Son travail l’a mené à faire le tour de Madagascar.
« Mes pérégrinations dans tout Madagascar m’ont fait constater que nous sommes si pauvres en dormant sur une terre tellement riche. De retour chez moi, j’ai décidé d’agir. Tous les 25 décembre, je fais des actions pour les gens en difficulté de notre quartier. Etre nombreux, ensemble, pourrait créer une force ».
En un an, il a réussi à rameuter beaucoup de gens, des jeunes comme lui qui veulent travailler sans ostentation. Tout le monde est bénévole. L’association est apolitique et le président a mis comme réserve de ne jamais s’affilier à un parti ou appuyer un parti. D’ailleurs, il n’admet pas de membres qui ont des couleurs politiques. Bref, une façon de faire qui plaît ou pas. Tous les week-ends, il s’efforce d’aller en région pour faire parler de l’association et pour écouter les gens comme lui, en vue d’actions concrètes. Dans ses appels à la jeunesse, il prie les jeunes de ne pas perdre du temps en critique ou en blabla mais d’agir pour un changement de comportement. Pour lui, un seul message : « jeunes, agissons car il y a toujours de l’espoir. »
Anny Andrianaivonirina
