
Malgré les contestations menées par les opposants au régime, les préparatifs au Sommet de la Francophonie, prévu, rappelons-le en novembre prochain, se poursuivent. Hugues Ratsiferana, Président du Conseil National d’Orientation se montre optimiste. Interview.
Midi : Où en est-on actuellement avec la construction des infrastructures d’accueil pour le Sommet de la Francophonie ?
Hugues Ratsiferana : « On me pose souvent cette question des infrastructures. Ce qui est tout à fait normal. Mais avant d’y répondre, je tiens tout d’abord à recadrer le débat et parler avant tout des avantages que nous pouvons tirer de l’organisation de ce Sommet. Ce qu’il ne faut pas oublier avant tout, c’est qu’en accueillant le Sommet, Madagascar va profiter à fond de son appartenance à l’espace francophone qui, sur le plan purement économique représente 7 200 milliards USD de PIB. Sur le plan des échanges, on y recense un marché de 1 600 milliards USD. Il est maintenant temps d’exploiter à fond cette zone économique et le Sommet de la Francophonie est l’occasion idéale pour le faire. Madagascar a énormément de potentialité. Et je tiens à réitérer ma position selon laquelle notre pays n’est pas pauvre mais rencontre seulement des difficultés. Et l’organisation du Sommet de la Francophonie fait partie des moyens par lesquels nous pouvons sortir de ces difficultés ».
Midi : Est-ce que vous allez engager des actions pour avoir une adhésion populaire à ce Sommet ?
Hugues Ratsiferana : « Des actions ont déjà été menées à différentes reprises. Mais nous allons encore renforcer les sensibilisations. L’objectif, à ce sujet, est de parvenir à ce que l’opinion ait une nouvelle vision de la Francophonie. Une vision tournée essentiellement vers les avantages que nous pouvons tirer de ce Sommet sur tous les plans. Et ce qu’il faut avant tout que le peuple sache, ce sont les retombées socio-économiques du Sommet de la Francophonie. Pour ne citer, par exemple, que les infrastructures qui seront réalisées et qui resteront des biens publics. »
Midi : Justement, parlez-nous de l’avancement des travaux d’infrastructures.
Hugues Ratsiferana : « Actuellement, je peux affirmer que nous sommes dans les temps par rapport au calendrier de réalisation des infrastructures. En ce qui concerne par exemple l’extension de l’aéroport d’Ivato et d’après les informations émanant du ministère d’Etat en charge des projets Présidentiels et de l’Aménagement du territoire, tout sera fait avant la tenue du Sommet afin de garantir l’accueil des Chefs d’Etat dans les normes de sécurité requises. Des parkings supplémentaires seront prêts pour accueillir les avions des Chefs d’Etat invités. En ce qui concerne l’accueil des invités, le nouveau terminal qui sera installé sera en mesure d’accueillir les plus de 3 000 invités attendus et un parking additionnel pouvant accueillir 600 voitures sera également aménagé. Tout cela pour vous dire qu’on sera prêt à temps pour accueillir les invités. Dont des invités de marque, puisque le Roi du Maroc par exemple viendra avec des centaines de personnes. La délégation canadienne sera également nombreuse et il en est de même pour la délégation française. Pour tout cela, un système d’accréditation bien rôdé sera en place et les forces de l’ordre seront formées et assistées pour assurer la sécurité des invités ».
Midi : Qu’en est-il des infrastructures d’accueil ?
Hugues Ratsiferana : « Concernant tout d’abord l’hébergement, au minimum 3300 chambres seront prêtes un mois avant le Sommet. Nous travaillons avec l’office National du Tourisme de Madagascar et la Fédération des Hôteliers et Restaurateurs de Madagascar pour offrir aux invités des chambres répondant aux normes requises. L’Hôtel 5 étoiles sera également opérationnel. Pour le Centre de Conférence Internationale d’Ivato, l’extension de la salle plénière où aura lieu la réunion au sommet est également prévue. Pour résumer, les infrastructures d’accueil seront prêtes à temps.
Midi : Quid des autres travaux comme les routes par exemple.
Hugues Ratsiferana : « Là encore, le ministère rassure quant à l’avancement des travaux. Tous les travaux seront réalisés dans les normes et à temps. Vous savez, des départements ministériels comme le ministère de l’Eau ou le ministère des Transports sont associés aux travaux. Il en est de même des collectivités décentralisées car au moins 7 communes sont concernées directement par les travaux. Pour le cas de la Commune Urbaine d’Antananarivo par exemple, nous travaillons étroitement avec la maire Lalao Ravalomanana pour l’organisation des travaux. Dans tous les cas, je peux vous affirmer que l’organisation Internationale de la Francophonie est satisfaite de l’avancement des travaux. Au début, ils avaient des doutes, mais l’arrivée au pays de la Secrétaire Générale de l’OIF a permis d’éclaircir la situation. Le Comité de Pilotage est également satisfait des travaux et il va encore continuer à collaborer avec nous pour la réussite de ce Sommet ».
Midi : Et le Village de la Francophonie ?
Hugues Ratsiferana : « Le Village de la Francophonie ou plutôt le Village Voara, ne fait pas partie de ce que nous appelons, les travaux pré-requis. Je rappelle que c’est un projet de la SEIMAD. Mais nous allons l’utiliser en marge du Sommet, parce que le Village de la Francophonie sera un lieu culturel, économique et social à part. Outre les maisons d’habitation, le Village de la Francophonie comportera des salles de spectacle et de cinéma ainsi qu’une galerie pour l’artisanat malgache. Bref, ce sera un lieu où les visiteurs pourront voir différents aspects de la culture et de l’économie malgache. La population en général, le secteur privé ainsi que la société civile sont appelés à participer aux manifestations du Village de la Francophonie. Les travaux se poursuivent actuellement au Village de la Francophonie qui sont réalisés avec un système permettant de boucler rapidement les constructions. Pour terminer, je tiens à souligner que la réussite de l’organisation du Sommet de la Francophonie par Madagascar dépend de la mobilisation de tous.
Propos recueillis par R.Edmond