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mardi, juillet 15, 2025
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Interview de Fetison Rakoto Andrianirina : « On s’achemine dangereusement vers une opposition populaire de la rue »

Le leader du RDS sort de son silence après les « tabataba » du 29 mars.
Le leader du RDS sort de son silence après les « tabataba » du 29 mars.

Midi : Quelle lecture politique donneriez-vous des évènements du 29 mars dernier ?

Fetison Rakoto Andrianirina : « D’abord, à mon sens, c’est un non-évènement. Les autorités n’avaient pas à délivrer une quelconque autorisation s’agissant d’une cérémonie de commémoration et ceux qui voulaient honorer la mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour la libération du pays, n’avaient non plus à solliciter une autorisation. Ensuite, je trouve que nous nous trompons de priorité et nous trompons le peuple avec nos gesticulations. Le patriotisme devait pouvoir légitimement se manifester dans le contexte actuel ».

Midi : Pourquoi dites-vous cela ?

FRA. : « Faut-il concéder à la fatalité à Madagascar ? Devrions-nous toujours alors occulter les vrais problèmes de ce pays par des agissements d’aucune utilité pour le Peuple ? Jusqu’à quel seuil de l’intolérable, le désespoir des Malagasy doit-il arriver pour que ses légitimes interpellations soient entendues ? Ses clameurs grondent de jour en jour car nous n’avons pas de solutions face à la hausse des prix, au déséquilibre budgétaire, à l’aggravation de l’injustice sociale, aux problèmes de l’emploi, de notre monnaie, à  l’insécurité généralisée. Je suis persuadé que ceux qui gouvernent les affaires de Madagascar le font mal, comment alors éviter le pire ? »

Midi : Quelle solution préconiseriez-vous alors ?

FRA. : « Nos pratiques de gouvernance restent inchangées alors qu’à l’issue de changement de dirigeants, l’espoir du Peuple est immense. Pour compter sur le soutien des populations, il faut la transparence, dire la vérité et non pas les endormir. Quels sont réellement les problèmes au plus haut niveau de l’Etat ? Qu’est-ce qui entravent nos relations de confiance avec les bailleurs de fonds ? Ce pouvoir a-t-il la capacité de changer de méthode de travail et d’exprimer une nouvelle politique afin de répondre à la nécessité de considérer les  préoccupations du plus grand nombre et de se focaliser sur le devoir de créer les conditions requises de la normalisation politique et institutionnelle : le respect de la Constitution, la bonne gouvernance, la redevabilité. Cette Constitution, aussi floue et dangereuse soit-elle, doit être respectée jusqu’à sa révision ou à sa modification. La solution à la situation actuelle se trouve dans ce triptyque qui doit être la base nécessaire et requise pour les actes de redressement du pays ; sans cela, Madagascar risquerait de sombrer encore dans les affres d’une crise interminable. L’opposition a un rôle primordial dans cette situation ».

Midi : Parlant d’opposition, existe-t-elle vraiment dans le paysage politique actuel. Le cas échéant, en êtes-vous membre ?

FR A. : « Face à une majorité inexistante, l’opposition reste théorique. L’opposition parlementaire ne s’est jamais manifestée alors que c’est la seule forme acceptée par les dispositions constitutionnelles. Et pourtant, l’opposition déclarée n’a aucun représentant au sein du Parlement, d’où une incohérence de plus dans cette Constitution qui ne sera pas viable sur le long terme. Le risque est que l’on s’achemine dangereusement vers une opposition populaire de la rue car le dialogue est rompu, la confiance entre les dirigeants et le Peuple ne tient que par l’impuissance de la population à se faire entendre. Le RDS, en tant que parti de rassemblement, prône l’amorce de la dynamique de dialogue pour ouvrir la voie à la mise en œuvre de nouvelles orientations et décisions pour qu’enfin Madagascar et son Peuple sortent de cette situation de pauvreté. Si les tenants du pouvoir ne se sentent pas encore prêts, l’opposition peut prendre les devants ».

Midi : Vous avez dit vous-même que l’opposition est théorique, qu’attend-on de cette opposition ?

FRA. : « Il est urgent que l’opposition s’organise autour d’un rendez-vous citoyen ouvert et responsable pour constituer une réelle force de contre-pouvoir afin de mettre les actions de redressement de ce pays dans le bon sens ».

Propos recueillis par R. O

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