Ce qui s’est passé vendredi dernier porte évidemment le sceau de l’Etat malgache. En effet, après le décret présidentiel proclamé par le SGP et qui est réputé nul et non avenu par la majeure partie de l’opinion publique, mais également la réplique du général Jean Ravelonarivo comme quoi il n’a pas encore démissionné, les « Malagasy » restent dans l’incertitude totale et craignent de replonger dans une nouvelle crise. Si à Antananarivo, les citoyens ont eu l’occasion d’entendre les deux versions, dans les zones où l’on ne capte que la TVM et la RNM, c’est autre chose. La raison ? La conférence de presse du PM Jean Ravelonarivo n’a pas été diffusée sur les ondes des chaînes nationales ni le jour même ni durant le week-end. Et vlan ! On continue à croire que les médias nationaux demeurent les éternelles voix de leurs maîtres.
Etat de droit ? A l’heure où nous écrivons, la TVM diffuse la nomination du nouveau PM qu’est l’ancien Ministre de l’Intérieur et de la Décentralisation, Mahafaly Solonandrasana Olivier. Si on essaie d’interpréter ce qui se passe, cette situation ne fait que confirmer les « on-dit » à propos des différends entre les deux têtes de l’Exécutif. D’après la Constitution, la nomination d’un nouveau PM n’intervient qu’en vertu de la démission du PM en poste ou en cas de faute grave ou de défaillance manifeste de ce dernier (Article 54). Jusque là, Jean Ravelonarivo n’a pas officiellement remis sa démission. On ignore également la faute grave ou la défaillance manifeste, objet de son remplacement. De ce fait, se dirige-t-on vers la désinformation des « Malagasy » notamment ceux qui se trouvent hors de la capitale? En tout cas, aucun texte ne prévoit l’appropriation des dirigeants des médias publics. Au contraire, la Constitution impose le droit à l’information (article 11) qu’est un droit fondamental. Bref, force est de reconnaître que l’Etat de droit n’est pas encore dans les jours à venir et la stabilité est loin d’être assise.
Aina Hel-Bovel (Stagiaire)