« A Miandrivazo, plus précisément dans la commune rurale d’Anosimena, l’insécurité est le lot quotidien de la population », souligne le maire Stella Onjiarisoa. Outre les vols de bœufs qui sont les plus fréquents dans la région, les « dahalo » commencent à tuer durant les attaques. « À Ankilimisarotra, par exemple, suite aux vols de bœufs et le décès par arme blanche du propriétaire, les gens commencent actuellement à revenir petit à petit au village », lancent le maire. Près de 2.000 têtes de zébus ont été enregistrées dans ce village et aujourd’hui, il n’en reste plus que deux têtes de bœufs. « Deux attaques s’y sont succédé en moins de deux mois et il y a des soupçons de règlement de comptes », témoigne toujours Stella Onjiarisoa, maire de la commune d’Anosimena. Les gens du village reviennent pour cultiver des haricots, vu que c’est la période. Un père de famille annonce : « Nous sommes revenus depuis une semaine et après la saison des haricots, nous prévoyons de quitter le village ». Il fait partie des victimes et fut victime d’un coup de hache à sa tête.
« Dinan’ny tantsaha ». Selon le maire, « le manque de distractions est la principale cause de la recrudescence des actes de banditisme dans cette région ». Dans cette commune, il n’existe pratiquement pas d’espace de loisirs et de distraction comme le terrain de football ou de basket-ball. À cause de cela, les jeunes sont facilement tentés par l’alcool et la drogue. Puis, ils se ruent à l’acte de banditisme, selon les explications du maire. Outre les efforts de l’autorité locale, la population locale a aussi mis en place le « dinan’ny tansaha ». Cette dernière est une sorte de règle qui régit la communauté. « Ce « dinan’ny tantsaha » a été mise en place pour lutter contre les voleurs de produits agricoles. Ce sont les paysans eux-mêmes qui ont défini les sanctions », d’après toujours ses dires. À noter que la commune d’Anosimena n’a pas encore de poste avancé.
Nirina Rasoanaivo