
La 4e édition du Fianar Reggae Festival s’est clôturée le 28 mars dernier. Le succès de ce pèlerinage annuel n’est plus une surprise, c’est un constat. Le ton a été donné dès les premières notes de Jah Roots Malagasy Vibration, lors de la soirée d’ouverture, au sein de la scène extérieure de l’Alliance Française de Fianarantsoa. Cette tonalité était non seulement sonore, mais aussi visuelle, grâce aux différents fonds de scène crées pour l’événement par Taka Andrianavalona de l’Is’art Galerie. Black Nation de La Réunion accompagné par Eka Zaho d’Antsirabe et Wubani Spirit de Mayotte ont su, avec brio, représenter l’universalité et la solidarité des cultures Indianocéaniques afin que par la suite, Ital Tunes Sound System puisse clore cette première soirée, qui ne s’est terminé qu’aux alentours de 2h du matin. L’après-midi du dimanche pascal a été un peu plus timide, il faut dire que contrairement aux années précédentes, la scène du FyEnArtRoy s’est extériorisée sur son grand parking. Cela n’a pas empêché Steve Madacascariensis de dévoiler son « reggae roots malagasisé », ni Rootsikalo, un habitué de Fianar et dont les morceaux sont désormais connus du public. Cette timidité et nonchalance de fin d’après-midi n’était en fait qu’un élan pour affronter la soirée de la Chaud’hier (ex Relais de Betsileo). Jao Piarakandro et Majestic Lion ont su nous prouver que le reggae ne se limitait pas à ce que nous avions entendu jusqu’à présent, que le Reggae pouvait aller au-delà du Reggae à travers un échange et un partage de culture. Une mission commune à des soldats de divers corps, mais unis pour un même combat. Relongo de Morondava y a aussi prêché l’identité de la culture Rastafari aux racines du Menabe. Il était question de « conscious and spiritual reggae movement ». Preuve que le reggae n’a pas été que emprunté aux Jamaicains, il a aussi ses
sources dans le plus profond des âmes, que l’on vienne de Kingston ou de Bekopaka. MashManjaka a enfin emmené tout ce beau monde vers une soirée beaucoup plus rythmée et transcendante avec son toast acéré et incisif aux accents et à la verve du Sud-Est malgache. Différents Toasters se sont ensuite enchaînés/déchaînés sous les Tunes du collectif Ital Tunes Sound System, et ce, jusqu’à très tôt le lundi matin.
Tout le staff du Fianar Reggae Festival s’est alors réveillé au petit matin, sur des matelas improvisés pour s’atteler au montage de la scène du Lac Anosy. Jour et lieu mythique du concert de clôture du Festival. 12h non stop de reggae ont bercé les plus petits, assis bien sagement au devant de la scène, jusqu’aux plus âgés, chaloupé par cette ligne de basse et leur effluve de Galeoka. Angie, de Tamatave a créé la surprise, en étant la seule et digne représentante de la gente féminine et le
public Fianarois en a été redemandeur. En parlant du public, d’ailleurs, mis à part toutes les classes sociales et culturelles fianaroises, nous avons pu y croiser un commandant de la gendarmerie, en permission, venu de Fort-Dauphin, aux côtés d’une volontaire de la Croix-Rouge Internationale, venue de Tana, en passant par cette bande de potes descendus en voiture spécialement de Tamatave accompagnée par le Tirok Feomenal, Web-Activist engagés dans la culture « Rouge-Jaune-Vert » des îles vanilles. Toute cette diversité ne fait que nous motiver encore plus, à affronter notre 5e anniversaire à venir. Rendez-vous est désormais donné pour le 15-16-17 avril 2017.