
Aucun point de la requête des employés d’Air Madagascar n’a été satisfait, malgré les conventions signées avec les dirigeants de la compagnie en 2015. Les délégués du personnel parlent de trahison du Conseil d’Administration.
Plus aucune négociation ! Les dirigeants de la compagnie nationale ne sont plus crédibles et toutes leurs décisions convergent vers la faillite de la société, d’après les propos des délégués du personnel. Ces derniers ont manifesté hier à Ivato, pour marteler que « çà suffit ». En effet, rien n’a changé depuis l’année dernière, où les employés ont décidé de cesser la grève, suite à une entente avec l’équipe dirigeante d’Air Madagascar. « Même les délégués du personnel n’ont pas été réintégrés comme la justice l’a ordonné », a indiqué Rado Rabarilala, accompagné des autres délégués du personnel, Augustin Rakotomanga, Fehizoro R’Abel et Josué Ramparison, lors de la manifestation d’hier. A noter que ces quatre délégués ont été licenciés suite à la grève du personnel en 2014-2015.
Abus. « La Direction générale d’Air Madagascar a demandé l’aval de la Direction générale du Travail et de la Loi Sociale, pour nous renvoyer. Cette demande a été approuvée, mais nous avons porté plainte auprès du Tribunal Administratif. Ce dernier a proclamé un sursis à exécution, ce qui devrait nous permettre de retravailler au sein de la compagnie. Comme la Direction générale a fait semblant de ne pas comprendre cette décision, une demande de recours pour interprétation a été faite. La grosse émise par le tribunal était claire. Nous restons employés d’Air Madagascar et aucun licenciement n’est valable. Le 25 janvier 2016, notre huissier a constaté un refus d’exécution. Nous avons alors porté plainte auprès du Parquet général, mais le dossier est sans suite pour, on ne sait pour, quelle raison », ont évoqué les représentants du personnel de la compagnie nationale.
Trahis. L’Etat de droit et la bonne gouvernance sont très loin d’être effectifs, selon Rado Rabarilala. « La Constitution, la loi du travail et les conventions internationales signées par Madagascar sont toutes bafouées par les dirigeants actuels. Aujourd’hui que notre Compagnie nationale est en difficulté, l’Etat privilégie encore une autre compagnie privée. Nous savons que cette nouvelle compagnie dirigée par un conseiller spécial du président de la République déploie ses activités, avec davantage de nouvelles destinations. Les dirigeants d’Air Madagascar, de leur côté réduisent, au cours du temps, les destinations des vols de la compagnie nationale. Par ailleurs, ils ont lancé le MGH (Madagascar Ground Handline). C’est Air Madagascar qui supportera tous les coûts de la mise en place des nouvelles structures, et c’est cette nouvelle société qui va jouir des bénéfices », ont dénoncé les représentants du personnel.
Impayés. Outre bras de fer pour la réintégration des délégués du personnel licenciés, la plainte des employés pour vol et détournement se poursuivent toujours. D’après les explications, les cotisations sociales prélevées sur les salaires des employés ne sont toujours pas versées à la CNAPS et aux compagnies d’assurance. « Dès que les employés demandent des explications sur ces prélèvements, les dirigeants menacent de fermer la compagnie », ont noté les employés. Par ailleurs, en ce qui concerne la saison 2016, Air Madagascar n’a rien à espérer du Sommet de la Francophonie, comme le président du Comité d’organisation de cet événement n’est autre que l’ancien DG, source de ce calvaire de la compagnie nationale, d’après les propos de Rado Rabarilala. Il faut croire que la situation actuelle d’Air Madagascar est très critique et qu’aucun espoir ne se présente à l’horizon.
Antsa R.