
On attendait mieux depuis le retour à l’ordre constitutionnel. Mais la situation économique continue de s’empirer. Une situation marquée ces derniers temps par une hausse vertigineuse des prix des produits de première nécessité. Une hausse qui rime évidemment avec une baisse du pouvoir d’achat de la grande majorité des ménages.
Dans les épiceries de quartier, cette chute du pouvoir d’achat se manifeste particulièrement par la quantité extrêmement minime des produits achetés par les consommateurs.
Atsasaky ny fahefany. Pour le sucre, l’achat en très petite quantité avec 100 ariary ou 200 ariary, soit juste de quoi sucrer quelques tasses de thé ou café pour le petit déjeuner. Même topo pour l’huile alimentaire où la quantité de base est ramenée à une portion congrue d’un demi de quart de litre, le fameux « Atsasaky ny fahefany » (1/8e de litre) pour un prix compris actuellement entre 500 ariary et 600 ariary. « Rares sont les foyers à pouvoir s’acheter quelques litres d’huile pour leur provision mensuelle », témoigne une épicière des 67 ha. Et de se plaindre du fait qu’elle ne peut même pas avoir une marge bénéficiaire convenable. « Si nous augmentons nos prix de vente, par rapport à nos prix de revient, c’est notre volume de vente qui diminue beaucoup, du coup, nous préférons pratiquer une petite marge bénéficiaire pour nous maintenir sur le marché » précise-t-elle.
Mainmise. Cette hausse des prix des PPN trouve en partie son origine dans la dépréciation de l’ariary par rapport aux devises de référence que sont l’euro et le dollar. Mais des opérateurs locaux expliquent pour leur part, que cette inflation est aussi provoquée par la mainmise de quelques entreprises privilégiées dans l’importation du sucre et de l’huile alimentaire. « Quelques opérateurs bénéficiant des faveurs de certains dirigeants font la loi sur le marché des PPN » explique le chef d’une petite entreprise de distribution. En somme, pour régler ce problème, il est plus que jamais temps de mettre tous les entrepreneurs sur le même pied d’égalité en vue d’une saine concurrence. En tout cas, c’est ce que tout le monde attend de ce nouveau gouvernement qui se dit, de combat. Sinon, ces dirigeants vont avant tout se battre pour leur propre intérêt.
R.Edmond