A chaque jour, ses révélations gênantes sur les dessous de la formation de ce gouvernement Mahafaly Olivier. On savait que l’argent a toujours joué un rôle important dans la politique, mais on se prenait à espérer qu’il n’atteindrait pas cette ampleur. La chasse à l’information opérée par les journalistes a permis de lever certains lièvres qui ne vont pas redorer le blason de nos dirigeants.
« Chassez le naturel, il revient au galop ! »
L’utilisation de mallettes pleines d’argent dans les travées de l’Assemblée national pour s’attirer les bonnes grâces des députés est devenue depuis le début de cette quatrième République une pratique tout à fait banale. La presse s’en est régulièrement fait l’écho, mais elle n’a pas pu en apporter des preuves formelles. Le personnel politique malgache a, depuis, acquis une réputation de vénalité qui lui vaut aujourd’hui, la défiance de la population. Cependant, la volonté clamée par le président de la République d’impulser un nouvel élan avec la formation d’une équipe gouvernementale efficace a redonné un certain espoir aux citoyens. Les informations qui commencent à filtrer sur les tractations sordides de certaines personnalités pour devenir ministres entachent d’ores et déjà l’image de ce nouveau gouvernement. Le montant des sommes versées par ces derniers ternit également la réputation du chef de l’Etat qui s’est plié de bonne grâce à cette pratique. Dorénavant, on aura toujours à l’esprit cette suspicion de corruption qui signifie mauvaise gouvernance. C’est un handicap qui va entraver l’action de toute l’équipe gouvernementale. Il va renforcer l’idée que rien n’a changé et que le discours prononcé par le chef du gouvernement à Mahazoarivo n’était constitué que de faux semblants. On n’était certes pas dupe devant toutes ces déclarations d’intention qui ne restaient que de belles paroles. Aujourd’hui, c’est une partie de la confiance mise par l’opinion dans ce nouveau gouvernement qui s’est envolée. On est tenté de dire : « Chassez le naturel, il revient au galop ! »
Patrice RABE