
Abus de pouvoir. C’est la principale raison qui a poussé les transporteurs reliant le centre ville à l’Atsimondrano de demander la suppression de la CIR.
Visiblement, le ministère des Transports et de la Météorologie cède sous la pression des transporteurs, plus précisément des chauffeurs et des receveurs des taxis-be de l’axe Sud. Cela, parce qu’il a été déclaré, hier, par le Gal Richard Martin Razafindrasata, directeur général des Transports Terrestres (DGTT) auprès dudit ministère, que la Cellule d’Intervention Routière (CIR) «première ennemie des transporteurs», a été suspendue, après que les transporteurs de cet axe se sont manifestés. «Certes, ce n’est pas la solution pour faire respecter la loi. Mais on doit agir ainsi pour calmer ces manifestations», a-t-il expliqué. En fait, cette unité d’intervention regroupant des éléments mixtes des forces de l’ordre, rattachée directement au dit ministère, est pointée du doigt par les transporteurs pour «abus de pouvoir». D’ailleurs, c’est pour cela que ces derniers ont manifesté, hier, dans plusieurs endroits de la ville, principalement à Ankadimbahoaka et à Ampitatafika. Ils, ce sont les employés des taxis-be menant principalement vers l’Atsimondrano, brandi de petites banderoles et de sifflets en criant : «Nous, les transporteurs, voulons la suppression immédiate de la CIR». En même temps, ils ont amené, pour ne pas dire obligé, ceux qui ont encore travaillé à se joindre à eux. Une initiative qui n’a point abouti, puisque les forces de l’ordre n’ont pas tardé à débarquer sur les lieux des manifestations.
Initiatives propres des préposés. Et pendant tout ceci, les usagers, notamment les voyageurs ont vécu plusieurs heures de calvaire dans les arrêts de bus. Face à la rareté des taxis-be menant vers Tanjombato, Andoharanofotsy, Ampitatafika… il y en a qui ont préféré se taper les plusieurs kilomètres, à pied. «C’est trop injuste. C’est eux qui se mettent à faire leur grève et c’est toujours nous qui sommes les premières victimes. Moi par exemple, ma destination c’est à Tanjombato, puisque je n’ai pas les moyens d’y aller en taxi, je préfère utiliser mes pieds au lieu d’attendre là sans résultat», a déploré un voyageur qui attendait désespérément les taxis-be de la ligne 172. Quand bien même, bon nombre de présidents des coopératives auraient affirmé que ces manifestations résultent de l’initiative propre des préposés, notamment les chauffeurs et les receveurs. «A ma connaissance, ils n’ont pas respecté les étapes à suivre qui doivent précéder les grèves chez les transporteurs. Au moins, ils devraient partager aux présidents des coopératives leurs revendications pour être discutées au niveau du Conseil d’administration. Et il appartiendra à ce dernier d’en faire part aux autorités, puis faire une sommation si nécessaire. Les descentes dans les rues sont alors l’étape ultime si les revendications ne sont pas écoutées», a précisé un président de coopérative de l’axe reliant Itaosy et Analakely.
Jusqu’à nouvel ordre. Le ministère ne compte pas céder pour autant quant à l’application des lois régissant la circulation en ville. «Les lois sont à respecter pour tout le monde. D’ailleurs, qui ne se plaignent pas de ce que font ces taxis-be tous les jours ? Et après, ce sont les préposés qui décident à la place des propriétaires des voitures qu’ils vont se mettre en grève quand il y a quelque chose qu’ils n’arrivent pas à digérer. Vous trouvez cela normal ?», s’insurge le DGTT. Mais en ce qui concerne la CIR, ce responsable auprès du ministère de dire que la suspension ne prendra fin que jusqu’à nouvel ordre. Avant de conclure : «En tout cas, notre département a déjà fait beaucoup d’efforts pour faire respecter les lois, tout en effectuant plusieurs reformes inévitables. Et tout cela provoquera des réactions, surtout de la part de ces transporteurs urbains et suburbains». Et la grève a pris fin hier même, après l’annonce de cette suspension. Sauf que pour ces transporteurs, cette décision n’est pas suffisante. Ils veulent également que les bérets jaunes, notamment les éléments de la police municipale, soient également éliminés pour la même cause.
Arnaud R.