Les deux jours de coupure d’eau dans bon nombre de quartiers à Tana ont profité à certains.
Les Tananariviens ont vraiment vécu le calvaire pendant ces deux jours de coupure d’eau à Tana. Presque tous les quartiers de la ville ont été ainsi à sec durant ce délai. Une coupure à grande échelle qui a été, rappelons-le, causée par une rupture d’un grand tuyau de distribution sis à Ambatoroka et qui datait de la colonisation, selon les explications émanant de la Jirama. Toutefois, malgré la souffrance des Tananariviens, il faut dire que les réparations de cette vieille infrastructure n’ont pas attendu longtemps et la distribution d’eau a commencé à se rétablir dans les quartiers concernés par le réseau. Cependant, il faut souligner que cette coupure d’eau à Tana a vraiment marqué les habitants de la Ville des Milles particulièrement à Antaninandro et ses alentours. Faute d’eau, les habitants de ce quartier ont été contraints d’en chercher à Ankadifotsy, là où l’eau coule toujours à flots en raison de l’existence du château d’eau sis à Ankadifotsy Befelatanana. Cependant, cette eau n’est pas donnée, au point de devenir comme de l’or. Les chercheurs d’eau qui étaient presque les seuls à savoir où en trouver, n’ont pas hésité à faire retourner la situation à leur profit. Achetée à 50 Ar par bidon de 20L dans les bornes-fontaines, les prix n’ont pas cessé grimper pendant le voyage reliant le point de distribution et les lieux de livraison. Et l’explosion de la demande a comme encouragé cette hausse des prix. Ainsi, pour hier, en début de matinée, le bidon s’achetait d’abord à 1000 Ar. Puis la hausse du prix n’a pas cessé de grimper tout au long de la journée, avant d’arriver à 2500Ar par bidon. Pour ce qui est du seau de 10 à 12 litres, le prix a atteint un record de 2000 Ar.
5000 Ar. Presque du jamais vu. Cette coupure d’eau était devenue le business des petits travailleurs, surtout que bon nombre de ménages ont été contraints de se plier à leur règle. Alors si l’on fait le calcul, seulement deux de ces bidons s’achèteraient à 5000 Ar. Alors, si certains se sont contentés d’acheter de l’eau mise en bouteille, d’autres qui n’ont pas eu assez de moyens se sont contentés d’observer. « Ces coupures d’eau de la Jirama trop fréquentes ne peuvent plus continuer. Il faut qu’elles cessent enfin », déplorent les riverains d’Antaninandro. Quoi qu’il en soit, la Jirama s’est déjà excusée pour cette perturbation de l’approvisionnement en eau à Tana. Ce qu’il faut dire, c’est que ce n’est pas la première fois que les Tananariviens ont été contraints de vivre un tel cauchemar, presque toujours pour la même cause: la vétusté des infrastructures liées aux réseaux de distribution.
Arnaud R.
