
Le pouvoir va-t-il se laisser faire face aux tentatives de déstabilisation visant à ternir l’image du pays à l’international ?
Des politiciens et des syndicalistes promettent que le mois de mai sera particulièrement « chaud » en politique. Certains d’entre eux vont jusqu’à oser affirmer que mai sera fatal pour le régime en place car il y aurait un coup d’Etat. En fait, tout sera déclenché à partir du 1er mai, célébration de la journée mondiale du Travail. Du coté du régime, le mois de mai sera le premier mois de défi, car Madagascar accueillera la visite historique du secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon. Ce dernier séjournera à Madagascar du 10 au 11 mai, deux jours pour découvrir Madagascar deux ans et demi après les élections de sortie de crise que les Nations Unies ont financé à travers le Pacem (Programme d’Appui au Cycle Electoral de Madagascar). Ban Ki-Moon aura donc la réponse à la question : La Grande Ile est-elle vraiment sortie de la crise politique de 2009 ? L’objectif de ces politiciens et de ces syndicalistes sont clairs : prouver que Madagascar n’a pas encore retrouvé la stabilité politique malgré le processus électoral qui a permis son retour à l’ordre constitutionnel.
Place de la Démocratie. Le coup d’envoi des tentatives de déstabilisation sera donné le 1er mai, journée mondiale du Travail. La campagne de sensibilisation est déjà en marche à travers des spots radiotélévisés diffusés depuis avant-hier. En effet, différents syndicats appellent les Tananariviens à venir manifester avec eux sur la place de la démocratie à Ambohijatovo, le dimanche 1er mai. Une brochette d’artistes dont certains sont connus pour leur conviction politique sera au rendez-vous et les manifestants vont les savourer gratuitement. Dans un spot radio, on entend la chanson intitulée « lera » de Rossy, un député élu sous les bannières du Mapar (plate-forme politique de l’ancien président de la transition Andry Rajoelina) dans le IVe Arrondissement de la Capitale. D’après nos sources, la Commune urbaine d’Antananarivo a déjà donné son accord à l’utilisation par ces syndicats de la Place de la Démocratie. Par contre, la Préfecture de Police, la seule autorité habilitée à donner l’autorisation de manifester dans la circonscription d’Antananarivo ne s’est pas encore prononcée.
Caractère politique. A l’allure où vont les choses et vu les intentions à peine voilées de certains politiciens et syndicalistes de créer des troubles pour faire chuter le régime en place avant le 26 juin selon les rumeurs qui circulent, la manifestation du 1er mai ne sera pas autorisée par la Préfecture de police. Pour motiver sa décision de rejet, cette dernière pourrait évoquer que la manifestation qui sera organisée pour la célébration de la journée mondiale du Travail a un caractère politique. Elle ne sera pas donc autorisée, car les directives données à l’époque par l’actuel premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier, qui était en charge de l’Intérieur et de la Décentralisation, aux chefs de région et aux chefs de district quant à l’interdiction sur toute l’étendue du territoire national des manifestations à caractère politique restent en vigueur. En tout cas, l’objectif des opposants au régime serait atteint. Car le secrétaire général des Nations Unies découvrira Madagascar en pleine période d’instabilité et d’agitation politique.
R. Eugène